La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine avait procédé à une troisième hausse de taux consécutive de 75 points de base. Le marché financier avait même intégré un risque significatif, anticipant une hausse d’un point de base complet.
Ce cycle de hausse rapide a eu des répercussions à l’échelle mondiale, les autres banques centrales s’efforçant de maintenir le rythme. La Riksbank suédoise a surpris les marchés avec une hausse de 100 points de base. La Banque d’Angleterre a augmenté son taux de 50 points de base pour la seconde fois d’affilée. Le président de la Banque centrale européenne a réitéré son engagement en faveur d’une hausse des taux après sa toute première augmentation de 75 points de base au début du mois. La Banque du Japon est intervenue pour soutenir le yen en chute libre.
Alors que la détérioration des perspectives d’inflation, de taux et de croissance a fait chuter certains indices boursiers en dessous des seuils de marché baissier, les marchés du crédit - souvent premier domino à tomber lors des ralentissements économiques ou chocs de marché - semblent ouverts, liquides, pleinement fonctionnels et relativement calmes.
Rendement
Cette image se vérifie partout où l’on regarde.
En ce qui concerne les obligations américaines investment grade, les spreads moyens ajustés en fonction des options sont supérieurs de 50 points de base par rapport au début d’année, mais inférieurs de 17 points de base par rapport à leur pic en juillet dernier. Les rendements, eux, sont nettement supérieurs à 5%.
Les spreads des obligations américaines à haut rendement se sont resserrés de 100 points de base par rapport à juillet, alors que les rendements moyens sont proches de leur pic de 9%. Même les obligations BB de qualité supérieure bénéficient d’un rendement de plus de 7%. Ainsi, depuis le début de l’année, et ce, jusqu’au 31 août, le marché s’est ouvert avec l’achat de 87 milliards de dollars de nouvelles émissions à haut rendement et 189 milliards de dollars de nouvelles émissions de prêts à taux variable senior.
Les perspectives de croissance et d’inflation représentent un défi en Europe, mais cela ne semble pas peser sur le marché du haut rendement en euros comme c’est le cas pour les actions européennes. Les spreads se sont resserrés de 120 points de base par rapport à leurs pics de juillet, et le rendement moyen s’établit à environ 7,5%, un marché de qualité nettement supérieure au rendement des obligations BB en euros aux Etats-Unis, situé à environ 6,4%.
Même parmi les entreprises des marchés émergents en devises fortes, les écarts de taux moyens ont diminué de 60 points de base depuis juillet, tandis que les rendements atteignent un niveau record à plus de 7%, pour une notation moyenne BBB.