À l’heure de la traditionnelle saison des vœux, l’un d’eux pourrait être de souhaiter aux investisseurs une aussi belle année que la précédente.
En effet, malgré son lot d’incertitudes d’ordres politique, monétaire, et macroéconomique, 2017 aura finalement pris bon nombre d’observateurs à contre-pied sur les marchés financiers. Portés par une croissance économique mondiale soutenue, des taux d’intérêts toujours très faibles et des résultats d’entreprises de bonne facture, les indices boursiers ont brillé par leurs excellentes performances.
Notamment outre-Atlantique où le Dow Jones s’est distingué par une envolée de 25% juste devant le S&P 500 qui a grimpé de 20%. Mais aussi au Japon qui a vu le Nikkei s’octroyer une hausse annuelle confortable de 19% tandis que l’indice MSCI Asie Pacifique (hors Japon) a bondi de près de 30%. Du côté du Vieux Continent, même si la fièvre acheteuse a été plus modérée, la Bourse de Paris a tout de même connu avec un gain de 9,2% sa plus belle ascension depuis 2013.
Le marché de la dette n’est pas en reste. Alors que le spectre d’une bulle obligataire nourrissait les débats il y a encore un an avec la perspective d’un resserrement des politiques monétaires des grand argentiers de la planète, le compartiment obligataire s’est plutôt bien comporté, notamment sur le segment de la dette privée.
En résumé, tous les voyants ont clignoté dans le vert exception faite peut-être… pour le consensus dont la majorité des pronostics ont été déjoués. Comme la prévision en début d’année dernière d’une remontée du dollar, seul actif à s’être finalement déprécié en 2017.
Ce même consensus prévoit aujourd’hui une première partie d’année toujours bien orientée et une seconde plus volatile. Outre le risque d’une marge d’erreur plus ou moins élevée sur ces nouvelles conjectures, des questions se posent. Quid des menaces de correction après les épisodes de consolidation historiquement faibles (-3,5% maximum contre -5% en moyenne) constatés en 2017 ? Ou de déception à venir sur les résultats d’entreprises après les bonnes surprises passées ? Ou bien encore de désengagement plus rapide que prévu de la part de la BCE le tout dans un contexte où les niveaux de valorisation sur les actions se sont assez nettement tendus ?
Une chose est sûre : dans une optique de court, voire de moyen terme le facteur incertitude reste fort et l’on peut se demander dans quelles mesures les investissements dits thématiques, de long terme, et durables tels que régis par les PRI (Principes pour l’Investissement Responsable) ne constituent pas le meilleur rempart contre le risque de mauvaise surprise. Veiller à intégrer de manière transversale des critères ESG dans sa politique d’investissement, à minimiser l’empreinte carbone des portefeuilles ou encore à s’intéresser de près aux sociétés exposées à la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU n’est pas un vain concept, encore moins une mode. Il s’agit d’une thématique d’avenir, voire d’une réalité que devront tôt ou tard intégrer une part croissante d’investisseurs.