Cette collecte sensationnelle ne se limite pas aux traditionnelles grandes capitalisations – à mesure que le cycle vieillit, les investisseurs deviennent plus sélectifs dans leurs allocations. Les ETF sectoriels, et plus récemment, les ETF petites et moyennes capitalisations ont ainsi le vent en poupe. En août, les flux ont atteint un record de 1,6 milliard d’euros depuis le début de l’année dans le secteur, dont quelque 900 millions d’euros en faveur de la technologie. Cette tendance peut-elle se poursuivre ? Lyxor ETF propose un éclairage sur les thèmes à suivre de près dans les mois à venir.
Collecte nette des ETF européens par classe d’actifs depuis le début de l’année
- Source : Bloomberg, Lyxor Internantional Asset Management. Données mensuelles en euros, du 01/01/2018 au 31/08/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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Le marché haussier ne lâche pas prise
Nul doute que le coup de pouce budgétaire, tardif mais sans précédent, de Donald Trump dopera l’inflation dans une économie qui tourne au maximum de sa capacité, si pas en surrégime. La vigueur des chiffres de vente et l’expansion des marges (ainsi que les rachats d’actions) ont soutenu les perspectives des entreprises en matière de bénéfice par action, tandis que la reprise des dépenses en investissement et l’amélioration de la productivité pourraient contribuer à limiter l’impact négatif de la hausse des salaires sur les marges bénéficiaires. Rien d’étonnant donc à ce que les investisseurs continuent à plébisciter les marchés américains, et ce malgré la grande imprévisibilité qui habite le Congrès et l’imminence des élections de mi-mandat.
Aussi les valorisations prétendument élevées ne représentent-elles pas, pour l’heure du moins, un frein à nos yeux, bien qu’elles soient susceptibles de limiter le potentiel haussier à long terme. Mais on a vu par le passé comment les marchés haussiers ont réussi à déjouer de telles prédictions...
Cela étant, sur le court, nous anticipons bel et bien un regain de volatilité dans les semaines à venir compte tenu du calendrier politique et monétaire. Tous les regards se tournent désormais vers les élections de mi-mandat. De nouvelles tensions peuvent émerger sur la scène commerciale. Plus de sélectivité peut s’avérer cruciale pour les portefeuilles.
Secteurs du marché américain : ratios cours/valeur comptable actuels par rapport à leur moyenne sur 20 ans
- Sources : Lyxor Intenational Asset Management, MSCI, ThomsonReuters Datastream. Données au 30/08/2018.
Les enquêtes ISM récentes ont atteint de nouveaux plus hauts cycliques aux États-Unis et le marché de l’emploi reste solide, ce qui augure une croissance robuste pour les mois à venir. Ailleurs, si les enquêtes telles que le PMI manufacturier dans les pays émergents et en Europe ont faibli sous l’effet des tensions commerciales, elles continuent de pointer vers une expansion économique. Toute escalade ou toute internationalisation du conflit commercial pourrait bien sûr changer la donne, mais nous continuons de penser qu’un accord concerté verra finalement le jour. En vérité, au-delà des corrections brèves et sporadiques que nous avons connues jusqu’ici, seul un véritable retournement cyclique d’ampleur marquera l’avènement d’un marché baissier durable, chose que nous n’envisageons pas pour l’instant.
Bien choisir son véhicule d’investissement
Investir oui, mais avec quels outils ? Entre gestion active et passive, le choix est parfois difficile. Dans le cas des marchés actions US, les chiffres parlent toutefois d’eux-mêmes et les gérants actifs peinent à battre leurs indices de référence.
Au terme du premier semestre 2018, moins de 1 gérant grandes capitalisations sur 5 (19%) était en mesure de faire mieux que leur indice de référence.
Voilà qui est certes déjà mieux que les 11% constatés sur les dix dernières années. Si les résultats sont légèrement meilleurs dans le segment des petites capitalisations (1 gérant sur 4 avait surperformé au terme du S1), la tendance est claire. [1] Mieux vaut donc se tourner vers les véhicules passifs.
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A quelle étape du cycle sommes-nous ?
Bien que chaque cycle économique soit différent, ils suivent tous plus ou moins le même schéma. Traditionnellement, lorsqu’une reprise économique arrive à maturité, les secteurs de l’énergie et des matériaux – qui sont étroitement liés aux prix des matières premières – sont soutenus par la montée des pressions inflationnistes et une demande toujours solide. Les valeurs des technologies de l’information et de la consommation discrétionnaire sont au contraire à la peine dès lors que les marges bénéficiaires s’érodent et que les investisseurs sont moins enclins aux dépenses de luxe.
C’est en quelque sorte le constat que nous faisons aujourd’hui aux États-Unis, à l’heure où la reprise entame sa dernière ligne droite, même si des configurations spécifiques amènent certains secteurs à défier les conventions.
- Source : Lyxor International Asset Management. À des fins d’illustration uniquement.
Secteurs, tailles et styles
Tout processus d’allocation aux actions américaines aujourd’hui se doit de prendre en compte l’impact des mesures de relance budgétaire. Car c’est bien grâce à ce coup de pouce que les entreprises américaines ont pu éviter les traditionnels écueils de fin de cycle (baisse de la croissance bénéficiaire et compression des marges), les secteurs financier et technologique bénéficiant au passage d’un contexte porteur favorisé respectivement par la déréglementation et la réforme fiscale.
Nous ne boudons pas cela dit les traditionnels bons élèves de fin de cycle, et apprécions notamment les secteurs de la santé et de l’énergie. Ce dernier dès lors que les fondamentaux des entreprises se sont améliorés et que les cours pétroliers se redressent.
Il y a bien entendu certains segments que nous préférons éviter. La consommation discrétionnaire, par exemple, en raison des risques propres à certaines entreprises et de valorisations problématiques, en particulier dans le commerce en ligne. Nous sommes également vigilants à l’égard des secteurs les plus défensifs – et, en premier, ceux qui sont les plus sensibles à la hausse des taux d’intérêt (télécommunications, services aux collectivités et consommation de base).
Dans le même temps, les baisses d’impôt commandées par Donald Trump devraient continuer de stimuler la croissance bénéficiaire des petites entreprises, qui sont nombreuses à bénéficier du biais domestique de leurs activités – ce qui les rend un peu moins vulnérables au conflit commercial qui se joue actuellement.
Bien choisir son indice
Précision et sélectivité sont les maîtres mots en cette fin de cycle. Pour minimiser le coût de leurs expositions et exploiter au mieux ce qu’il reste de potentiel haussier, les investisseurs pourraient miser sur les valeurs technologiques ou les thématiques spécifiques qui soutiennent les banques au travers d’indices tels que le Morningstar US Large-Mid Cap, le NASDAQ 100 ou le S&P 500 Banks. Pour donner encore plus de consistance à leurs portefeuilles, ils pourraient aussi envisager les stratégies quality income ou minimum variance.
Les indices S&P 500 et MSCI USA semblent en revanche particulièrement exposés aux secteurs que nous préférons éviter, et dans le cas du FTSE USA Core Infrastructure, l’allocation aux services aux collectivités est supérieure à 50%.
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