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Augmentation significative du niveau d’aversion au risque : vers une entrée durable en régime de crise ?

De nombreux indicateurs de marché ont franchi des niveaux préoccupants. Ce qui distingue la hausse présente du niveau d’aversion au risque des hausses que nous avons connues depuis le premier semestre 2010 est la tension significative des spreads de crédit high yield…

Depuis le 16 juin, de nombreux indicateurs de marché ont franchi des niveaux préoccupants, entrainant notre indicateur de risque de marché au-delà du seuil de crise de 50%. En cause :
la nette progression de la volatilité actions qui a été le premier indicateur de risque à réagir significativement aux tensions relatives à la dette grecque et à la dégradation de l’environnement macroéconomique ;
le maintien de la volatilité change à des niveaux importants (plus de 13% pour l’EUR/USD) ;
la récente accélération des tensions sur les spreads high yield, composante qui montrait jusqu’alors une faible élasticité à la dégradation du contexte de marché.

Passage durable en régime de crise ?

Ce qui distingue l’évolution actuelle du niveau d’aversion au risque des hausses que nous avons connues depuis le premier semestre 2010 est la tension significative des spreads de crédit high yield. En effet, ces derniers mois, leur bonne tenue a fortement contribué au maintien de l’aversion au risque à des niveaux relativement bas (notamment en mars), en exerçant une force de rappel fondamentale solide (situation corporate saine, faibles taux de défaut).

Cependant, ces derniers jours, les spreads high yield se sont significativement écartés (notamment en Europe), atteignant leurs plus hauts niveaux depuis près d’un an. Si cette dégradation est davantage liée à l’absence de consensus sur la situation grecque – mettant sous tension les banques européennes - qu’à une réelle dégradation de la situation de corporate, le risque central que nous identifions est le renforcement des incertitudes sur la situation macroéconomique globale (ralentissement marqué et durable de la croissance US).

Cette situation pourrait être vivement attisée en cas de non-reconduction du QE2 aux Etats-Unis, même si la banque centrale américaine opte pour une stratégie de sortie progressive (scénario probable).

Nous sommes donc dans une phase de transition entre une situation de marché où les anticipations positives du premier trimestre étaient portées par les bons résultats des entreprises et une situation où les anticipations se focalisent sur les problématiques macroéconomiques. En conséquence, la persistance de ces tensions à court terme (horizon fin de semaine) confirmerait un passage en régime de crise.

Seuils critiques (vs. niveaux actuels)
- Volatilité actions :

  • VIX : 30% (21.9%)
  • VSTOXX : 35% (26.9%)

- Volatilité change :

  • EURUSD 15% (13.7%)

- Spreads high yield :

  • Europe : 670pb (578pb)
  • US : 645pb (576pb)

Guillaume Monarcha Juin 2011

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