La BCE n’en a pas terminé avec son interventionnisme mais sa présence sera moins marquée à l’avenir. Ses soutiens ont permis d’éviter le pire au moment de la crise sanitaire. Ils ne sont plus indispensables aujourd’hui voire dans certains cas contre productifs.
Mais il a fallu composer et trouver une ligne qui convienne au plus grand nombre. Un exercice de plus en plus difficile à l’heure ou les effets de second tour sur l’inflation se font de plus en plus visibles (de l’aveu même de l’institution, la progression des salaires s’accélère et ça se voit.).
Au lieu de sortir au plus vite de la politique des taux négatifs, la BCE a décidé de prendre son temps et de procéder à un premier tour de vis monétaire de 0.25% en juillet, laissant la porte ouverte à une accélération de ce processus à la rentrée (0.50% en septembre est tout à fait possible compte tenu des nouvelles projections d’inflation de l’institution qui voit l’inflation passer de 5.1% à 6.8% en 2022).
On aurait préféré une plus forte visibilité monétaire à un moment où les pressions inflationnistes se sont intensifiées. Si la hausse des prix de l’énergie est en grande partie responsable de l’accélération des prix de ces derniers mois, ce n’est pas la seule raison. La diffusion est réelle notamment sur les services.
La BCE avait pourtant l’exemple de la Fed, qui après avoir procédé à un premier relèvement de 0.25%, avait dû accélérer le pas pour reprendre la main sur les anticipations d’inflation. Une occasion manquée ? C’est ce que semblent nous indiquer les marchés (aplatissement de la courbe des taux, marchés actions en repli de 1.5%).
A vouloir satisfaire le plus grand nombre, on finit par ne faire que des déçus. C’est toute la difficulté de diriger une institution qui n’a de central que son siège social.