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Cocktail de rentrée

Après la conférence de Jackson Hole, s’il restait ne serait-ce que l’ombre d’un doute sur l’éventualité d’une remontée imminente des taux, les derniers chiffres américains de l’emploi ont définitivement enterré cette hypothèse.

Très attendu par les investisseurs, le rapport NFP publié vendredi a fait état de 151.000 créations de postes sur le mois d’août, soit 30.000 de moins que les attentes du consensus. Parallèlement, le taux de chômage est resté stable à 4,9 % de la population active. Une tendance qui contraste fortement avec les chiffres enregistrés les mois précédents où les créations d’emplois se situaient plutôt dans une fourchette comprise entre 275.000 et 280.000 emplois. Lors de son dernier discours la semaine précédente, Janet Yellen n’hésitait d’ailleurs pas à dire que l’économie américaine était désormais proche d’une situation de plein emploi. L’embellie constatée depuis plusieurs mois maintenant sur le marché du travail plaidait jusqu’alors en faveur d’une remontée des taux. Autant dire que la petite déception suscitée par le rapport NFP arrange les affaires de la Fed.

En effet, dans le cas inverse, l’instance monétaire aurait été bien en peine de justifier un statu-quo traditionnellement d’usage à la veille d’un scrutin présidentiel américain.

Vendredi, les marchés ne s’y sont pas trompés en saluant d’une tendance clairement haussière, un rapport sur l’emploi sans grande saveur.

A l’image de l’emploi américain, les chiffres publiés la semaine dernière ont été sans grand relief. Dans l’ensemble, ils témoignent une fois encore de la stabilité de l’environnement économique. En Europe, les publications pourraient presque laisser à penser que le Brexit n’a pas eu lieu ! Certes les indicateurs de confiance (consommateurs, entreprises, climat des affaires) continuent de s’effriter mais très légèrement. Au-delà, ceux relatifs à l’activité n’en restent pas moins encourageants. En Chine (non Caixin), en zone euro ou aux États-Unis (non ISM) les PMI manufacturiers sont respectivement ressortis à 50,4 points, 51,7 points et 52 points, témoignant soit d’une expansion continue, soit d’un rebond de l’activité industrielle dans les trois grandes zones économiques mondiales. Entre la perspective du maintien à court terme de politiques accommodantes et une conjoncture – notamment en Europe – qui ne souffre toujours pas des stigmates du Brexit, le cocktail de rentrée se veut plus que jamais au goût des investisseurs.

David Ganozzi Septembre 2016

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