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Croissance mondiale : pause ou pic ?

Selon un récent rapport des spécialistes Fixed Income du Credit Suisse, la croissance mondiale est proche de son pic, mais ne devrait pas pour autant subir de chute abrupte. Les fondamentaux à long terme des actifs à risque devraient rester positifs, tandis que la dynamique à court terme retrouvera l’équilibre.

Le regain d’optimisme et d’appétit pour le risque de ces derniers mois reflète la crédibilité accrue de deux idées. Premièrement, celle que la croissance américaine s’accélérera au fil du temps, entraînant dans son sillage un redressement mondial. Deuxièmement, celle que les banques centrales, dont la Fed, finiront par relever les taux et abandonneront les mesures de relance importantes des récentes années. Le degré d’acceptation de ces points de vue sur le marché continuera probablement à varier en fonction des flux de données économiques disponibles. Ce n’est pas un hasard si, depuis novembre, la croissance de la production industrielle mondiale est passée de -1% à près de 7% au deuxième trimestre (dépassant ainsi la tendance) et si, dans le même temps, les préoccupations du marché se sont déplacées du risque de perte extrême vers des problèmes découlant d’une plus forte croissance et de taux d’intérêt plus élevés.

Pause ou pic ?

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A présent, la grande question est de savoir si la croissance mondiale va marquer une pause ou atteindre un pic. Selon les prévisions des spécialistes du Credit Suisse, le ralentissement est proche, mais une chute abrupte est peu probable. Si une pause paraît plus plausible qu’un pic, le retournement pourrait tout de même altérer le moral du marché, car la croissance n’accélérera plus et ne dépassera plus régulièrement les attentes. En fait, certains signes au niveau des données économiques et des variations de prix laissent penser que cette phase a déjà commencé. Aux Etats-Unis, la hausse moyenne du nombre d’emplois non agricoles a été de 200’000 par mois au quatrième trimestre 2012 avant de retomber à 157’000 en janvier. Les résultats de l’enquête JOLTS (Job Openings and Labor Turnover Survey) ont révélé un léger recul des postes vacants à la fin de l’année. Si les premiers chiffres semblent confirmer une amélioration continue sur le marché du travail, la croissance des revenus du travail devrait ralentir au premier trimestre par rapport au dernier trimestre de 2012.

Perspectives de dépenses

Cette situation met en péril les perspectives de dépenses, déjà menacées par l’augmentation des charges sociales. Selon le rapport, le chiffre d’affaires réel du commerce de détail a légèrement reculé en janvier, après une période de forte progression depuis l’été dernier. D’autres risques résident dans la hausse des prix du pétrole et dans les coupes budgétaires qui pourraient réduire les dépenses de l’Etat de 63 milliards de dollars US (sur l’année), ce qui représente environ la moitié de l’effet négatif produit par la hausse des charges sociales. En réalité, les conséquences des coupes budgétaires ne devraient pas être si lourdes (elles devraient être temporaires). Néanmoins, le manque d’attention à l’égard de ces freins cumulés aux revenus et aux dépenses est symptomatique d’un marché en ébullition.

Dans le monde

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Apparemment bien soutenue par la politique intérieure, la croissance chinoise à moyen terme prête à l’optimisme. En Europe, les indicateurs avancés suggèrent une amélioration supplémentaire de la croissance. La production industrielle japonaise possède en outre suffisamment de marge pour un rebond marqué dans les mois à venir. L’appétit mondial pour le risque a chuté d’un point pour revenir à 2,8, tiré vers le bas par la sous-performance des titres périphériques européens. La tolérance au risque de crédit s’est également effondrée, sous l’effet des mauvais résultats des entreprises financières. Récemment, la performance des prix s’est aussi affaiblie sur certaines parties du marché des hypothèques d’agences non gouvernementales. Enfin, une pression baissière s’est exercée sur les prix de l’acier, ce qui indique parfois un ralentissement de la dynamique de croissance.

Effet sur les actions

Cinq semaines consécutives d’investissement dans des fonds de placement en actions pour un montant total de 43,8 milliards de dollars sont un symptôme de tendance haussière à long terme et d’optimisme à court terme. Si, à long terme, la dynamique devrait rester positive, à court terme, elle semble sur le point de retrouver son équilibre à mesure que le rebond de croissance se stabilise.

James Sweeney Mars 2013

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