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Dans quelle mesure une spin-out doit-elle rester proche du marché de sa maison mère ? Avantages et inconvénients

Selon une étude de la Bayes Business School de Londres, les start-up montées par d’anciens salariés d’une société doivent contrebalancer des forces concurrentes pour éviter la faillite.

Points clés :

  • Les spin-out sont des sociétés créées par d’anciens salariés d’entreprises historiques et consolidées. Contrairement aux spin-off, les spin-out naissent de décisions autonomes des employés qui quittent la maison mère pour lancer de nouvelles activités.
  • L’étude examine en quoi la superposition du marché avec les sociétés mères influe sur la survie des spin-out.
  • La superposition du marché est avantageuse pour les spin-out car elle réduit l’incertitude lors des premières phases de leur développement.
  • Cependant, une large superposition du marché peut être à l’origine d’actions hostiles de la part des sociétés mères, créant ainsi une concurrence importante.
  • La position hiérarchique des fondateurs dans les entreprises mères atténue la relation superposition de marché-performance.

Une nouvelle étude menée par la Bayes Business School identifie des coûts et des avantages considérables pour les spin-out (de nouvelles sociétés autonomes créées par d’anciens salariés d’entreprises consolidées) au moment où elles cherchent à s’affirmer sur le marché.

Cette étude, qui porte sur 117 spin-out issues de 103 entreprises consolidées, constate que le niveau de superposition des marchés opérationnels entre les spin-out et leurs sociétés mères produit des effets positifs mais décroissants sur leur probabilité de survie.

Les résultats révèlent que la proximité des spin-out avec leur maison mère constitue un avantage car elle leur permet de bénéficier du savoir-faire et des ressources acquises par leurs fondateurs grâce à leur expérience passée. Toutefois, un niveau élevé de superposition avec les secteurs d’activité des sociétés mères peut déclencher des actions hostiles, créant ainsi une concurrence explosive pouvant elle-même réduire les possibilités de survie des spin-out.

De plus, l’étude explique que la survie des start-up montées par d’anciens salariés pourrait dépendre du niveau qu’occupaient leurs fondateurs lorsqu’ils travaillaient dans des entreprises consolidées. On peut citer parmi les exemples de spin-out couronnées de succès les géants de la tech américains Intel et AMD.

Les spin-out lancées par des collaborateurs de haut niveau bénéficient de ressources et de connaissances plus consistantes, héritées des sociétés mères. De plus, ces salariés possèdent un pouvoir contractuel supérieur, ce qui leur permet de négocier des conditions de sortie plus favorables au moment de leur départ. Il existe toutefois un revers de la médaille : ces spin-out peuvent courir un risque plus élevé de tomber dans le piège des compétences, qui les enferme dans leur ancienne logique et entrave leur capacité d’acquisition de nouvelles ressources ou de développement de nouvelles routines, plus adaptées à leur marché de référence.

Le rapport a été dirigé par Aliasghar Bahoo-Torodi, enseignant en entrepreneuriat à la Bayes Business School, qui affirme que les salariés qui envisagent de lancer leur affaire doivent être conscients des forces contraires agissant dans la quête du juste équilibre entre l’incertitude inhérente à l’arrivée sur de nouveaux secteurs et le risque de faire face aux actions hostiles des sociétés mères.

Aliasghar Bahoo-Torodi précise : « Du point de vue des sociétés mères, le passage des salariés vers l’entrepreneuriat peut être un motif de sérieuse préoccupation. En effet, au-delà de la perte d’un capital humain important, les spin-out peuvent représenter une forte menace pour la concurrence. Il est donc probable que, dans le but de protéger leur position, les sociétés mères se vengent et adoptent une attitude hostile à l’égard des start-up qui s’attaquent à leurs marchés vitaux. »

« Notre étude suggère que les spin-out peuvent limiter leur visibilité et atténuer la menace qu’elles incarnent aux yeux des sociétés mères en réduisant autant que possible leurs activités en commun sur le marché. Cela pourrait jouer un rôle important en vue de diminuer la volonté des sociétés mères d’entreprendre des actions agressives. »

L’étude When do spinouts benefit from market overlap with parent firms ? d’Aliasghar Bahoo-Torodi, enseignant en entrepreneuriat à la Bayes Business School, et du professeur Salvatore Torrisi, enseignant de gestion stratégique à l’université Milano-Bicocca, a été publiée dans le Journal of Business Venturing.

  1. Il existe de nombreux exemples de spin-out ayant obtenu des résultats fructueux. Le plus célèbre d’entre eux est probablement celui des huit salariés de Shockley Semiconductor, qui quittèrent l’entreprise pour créer Fairchild, la première start-up valorisée à mille milliards de dollars dans le secteur des semiconducteurs. Fairchild a par la suite généré tellement d’initiatives couronnées de succès qu’elle a fini par être surnommée Fairchildren. Intel et AMD en font partie.
  2. Les faillites des spin-out ont été causées par l’action hostile des sociétés mères. En 2014, par exemple, l’entreprise de recherche et de diagnostic clinique Bio-Rad Laboratories a intenté un procès à 10x Genomics, fondée par trois de ses anciens salariés. Bio-Rad Laboratories affirmait alors que les trois collaborateurs avaient enfreint leurs obligations et violé différents brevets concédés en licence exclusive à Bio-Rad. À la suite de ce procès, 10x Genomics a été condamnée à verser à Bio-Rad des royalties de 15 % sur ses ventes ainsi que 24 millions de dollars de dommages et intérêts.

Next Finance Janvier 2023

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