1. Quelles sont les caractéristiques de votre offre sur le marché obligataire ?
Nous proposons à la fois des mandats distincts et des OPCVM pour le marché européen. Par exemple, notre fonds BNY Mellon Euroland Bond libellé en Euro investit sur des titres obligataires à la fois dans la zone Euro et hors d’Europe, avec un large éventail de secteurs comprenant des obligations d’Etat, des obligations « corporate », des obligations garanties et enfin pour des montants faibles des obligations à haut rendement et des marchés émergents.
2. Quels sont vos objectifs de performance et de volatilité ?
Le fonds BNY Mellon Euroland Bond cherche à surperformer son indice de référence, l’indice Citigroup Euro Broad Investment Grade Bond, sur un cycle de marché de 3 à 5 ans avec un objectif de performance de 75 à 250 points de base par rapport au benchmark avec un niveau de volatilité similaire.
3. Comment gérez-vous votre allocation d’actifs ?
Les décisions d’allocation d’actifs intègrent trois niveaux de processus d’investissement de Standish Mellon Asset Management :
notre vision macroéconomique « top down »,
notre vision sur les évaluations relatives entre différentes classes d’actifs obligataires,
et enfin notre recherche fondamentale à la fois sur les enjeux et les secteurs au sein de ces classes d’actifs.
La recherche macroéconomique « top down » est conduite par l’équipe Global Fixed Income de Standish qui gère le fonds. Notre recherche sur la valeur relative par secteur intègre les résultats de nos propres modèles d’évaluation qui sont utilisés par toute l’équipe Active Fixed Income Investment. Enfin, la recherche fondamentale sectorielle est menée par plusieurs équipes de recherche spécialisées à Standish Mellon Asset Management parmi lesquelles : l’équipe Investment Grade Corporate Bond, l’équipe High Yield Investment, l’équipe Emerging Market Debt et l’équipe Structured Finance. Les décisions d’allocation d’actifs sont finalement réalisées par l’équipe Global Fixed Income avec l’ensemble de ces données.
En règle générale, nos allocations d’actifs les plus importantes seront réalisées quand un secteur ou une classe d’actifs a une valorisation attractive, des fondamentaux stables ou en amélioration et que notre vision macroéconomique sur le secteur est favorable.
4. En début d’année, plusieurs équipes de gestion anticipaient une réallocation vers les actions et une forte hausse des taux longs. Certains gérants ont même joué un écartement du spread 2-10 ans ...Avez-vous mis en place ce type de stratégie ? Qu’en pensez-vous à postériori ?
Nous n’avons pas mis en œuvre cette stratégie : nous étions convaincus d’être encore au milieu d’un contexte économique mondial difficile caractérisé par une période prolongée de croissance inférieure à la tendance, avec un fort taux de chômage et une inflation inférieure à la tendance. Nous sommes toujours de cet avis aujourd’hui. Par conséquent, nous avons jugé les obligations comme fondamentalement attractives et avons bénéficié d’une exposition à la duration des taux d’intérêts et même d’un rétrécissement du spread 2/10 ans.
5 .Comment analysez-vous le rallye actuel sur le Bund qui est allé toucher les 132.17 (134.30 au 31/08/201) et un taux 10 ans allemand qui descend en dessous des 2.35% ? Peut-on parler de fly to quality ?
Les Bunds (obligations d’Etat allemandes) à 10 ans sont certainement mieux évalués à des rendements inférieurs à 2,35% (2,15% à ce jour). Cependant, nous ne voyons pas de risque de rendements beaucoup plus élevés compte tenu de nos perspectives de croissance et d’inflation évoquées précédemment. De plus, les mesures d’austérité fiscale mises en place dans plusieurs pays de la zone Euro dont l’Allemagne signifient que la croissance et l’inflation vont probablement rester inférieures à la tendance pour quelques temps.
6.Quelles conséquences pour la dette des autres pays européens et notamment celles de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne (Les PIGS) ?
Les inquiétudes sur les dettes souveraines périphériques vont probablement continuer à créer de la volatilité à la fois sur les marchés européens de la dette et sur d’autres classes d’actifs pour plusieurs trimestres et années à venir. Nous pensons qu’il faudra beaucoup de temps à ces nations pour améliorer leurs bilans par une gestion fiscale plus prudente. Cependant, ces pays vont également, dans certains cas, présenter des opportunités d’investissements attractives pour les investisseurs.
7. Le spread du papier français s’est resséré vis à vis du papier allemand et se stabilise. Pensez-vous qu’un abaissement du rating de la France soit encore à l’ordre du jour malgré une croissance 2011 vraisemblablement plus faible que celle initialement anticipée ?
Bien qu’une dégradation de la notation de la France soit possible, nous ne sommes pas d’avis pour l’instant que cette dégradation se produise.
8. Les ventes à découvert sur les obligations souveraines ont suscité énormément de débats et sont perçues comme des outils de déstabilisation des Etats emprunteurs sur les marchés. Utilisez-vous cette technique de gestion et quel est votre point de vue sur la question ?
Notre responsabilité en tant que gérants d’investissement est de protéger les actifs de nos clients, de maîtriser le risque en cherchant à fournir un rendement approprié. Nous pensons que cette capacité à couvrir certains risques dans les portefeuilles de nos clients est nécessaire dans certains contextes. Nous ne vendons pas d’obligations à découvert mais avons utilisé divers instruments de crédit dérivés avec succès au fil des années afin de couvrir et ainsi protéger nos clients de certains risques. Nous estimons que les problèmes de fondamentaux économiques et fiscaux dans certains pays européens ont été la principale cause de la volatilité des prix sur le marché obligataire.