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Geraldine Watson : « Nous ne cherchons pas le profit. C’est le principe fondateur du Rockefeller Brothers Fund »

Selon Geraldine Watson, vice-présidente de Rockefeller Brothers Fund, les thèmes programmatiques de la fondation sont le développement durable, avec des objectifs à 15-20 ans pour œuvrer contre le changement climatique...

Pouvez-vous présenter le Rockefeller Brothers Fund ?

Geraldine Watson : Nous sommes une fondation privée basée à New York. Créée en 1940, cette institution fête son soixante-quinzième anniversaire, c’est donc un accomplissement.
Comme le nom l’indique, elle a été fondée par des membres de la famille Rockefeller. Les frères Rockefeller, qui étaient déjà engagés chacun de leur côté dans des activités philanthropiques, ont réalisé qu’ils pouvaient être plus efficaces en rassemblant leur argent, mais surtout leurs efforts et leurs réflexions intellectuelles.
Ils étaient couramment sollicités pour des requêtes de natures diverses, cela les a amenés à décider de s’unir. Et cela a continué depuis.

Cette institution a-t-elle préservé l’esprit et l’organisation originelles ?

Initialement, elle était constituée de membres de cette famille qui avaient par ailleurs d’importantes activités industrielles. Mais elle s’est élargie à d’autres participants, le conseil d’administration ayant réalisé l’intérêt d’avoir des membres d’horizons divers et extérieurs. Le conseil est désormais constitué à 50% de membres de la famille, et à 50% de personnalités extérieures. La relation entre les deux est exceptionnelle, avec beaucoup de respect et de partage de compétences, chacun apportant son écot à la conversation, en sachant que leur présence n’implique pas d’apport financier.

Quels sont vos principaux programmes d’action ?

Depuis 2001, nos thèmes programmatiques sont le développement durable, avec des objectifs à 15-20 ans pour œuvrer contre le changement climatique. Sur les six ou sept dernières années, nous avons aidé certains pays à réorienter leurs politiques énergétiques afin de consommer moins, ou mieux, et ainsi être dans une logique de production et de consommation moins polluante. Ils ont été notamment encouragés à utiliser moins d’énergies fossiles.

Le deuxième grand type de programmes concerne l’encouragement de la paix dans le monde, en premier lieu au Proche-Orient depuis une dizaine d’années Nous encourageons aussi, par ailleurs, les bonnes pratiques démocratiques, avec un effort particulier sur la gouvernance. Aux Etats-Unis, notre programme consiste à rééquilibrer la balance des processus électifs, en faveur des candidats qui ne disposent pas de riches portefeuilles financiers. Au niveau mondial, nous encourageons la capacité des pays à travers le monde à développer leurs processus démocratiques.

En tant que directrice des opérations financières de RBF depuis près de dix ans, pouvez-vous nous en dire plus sur vos structures financières ?

Nos fonds proviennent de donateurs, nous ne gagnons pas d’argent, et nous ne cherchons pas le profit. C’est le principe fondateur du Rockefeller Brothers Fund.

Après la crise financière de 2008, la récession a touché les Etats-Unis et nous a fortement frappés car notre budget a été réduit à 26 millions de dollars. Il n’a cessé de remonter depuis, et nous espérons que les marchés vont continuer de progresser pour nous permettre de récolter plus de dons. Quant à notre portefeuille d’investissements, il s’élève à 130 millions de dollars, sur des projets très divers. 10% de cet argent est destiné à des "impact investments", à savoir des investissements qui sont voués à produire des rendements, pouvant à leur tour être réinvestis. En sachant que ces investissements sont dédiés à 100% à notre mission originelle. Nous espérons des rendements, mais nous n’avons pas encore d’historique et de recul suffisant pour déterminer leurs performances.

Historiquement, les grands programmes de financement éthique sont inspirés par les religions. Est-ce le cas du Rockefeller Brothers Fund ?

Nous n’avons pas de liens avec une institution religieuse. Bien entendu, nous oeuvrons dans des questions qui sont elles-mêmes considérées de la plus haute importance par des mouvements religieux, mais nous ne sommes pas liés de quelque façon que ce soit. Au Proche-Orient, nous intervenons sur des situations dans lesquelles des populations d’origines et de religions diverses sont concernées, mais sans lien direct avec des questions religieuses en ce qui nous concerne.

Vos actions au Proche-Orient ont-elles été couronnées de succès ?

Il est trop tôt pour dire qu’un de nos programmes est déjà un succès, car c’est un processus de très long terme. Nous aidons par exemple des organisations clés dans le processus de paix en Palestine à développer leurs relations. Mais nous n’intervenons pas directement sur l’action, notre aide est financière.

Des espoirs pour la COP21 ?

Nous espérons qu’il y aura un accord entre tous les pays, qu’ils soient en développement ou développés, afin d’aboutir à un consensus pour les prochaines étapes et réduire la hausse des températures en trouvant les moyens de réduire l’utilisation des énergies fossiles. C’est la base. Cette COP21 sera essentielle pour faire en sorte que chaque pays puisse signer une structure globale dans laquelle les conditions d’évitement d’une catastrophe climatique majeure pourront être réunies.

JH Décembre 2015

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