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Goldman Sachs versus Bear Stearns, l’email qui a mis le feu aux poudres

C’est un simple email de Goldman Sachs qui a fait paniquer Wall Street et a entraîné la chute de la quatrième banque d’investissement américaine, Bear Stearns...

Selon l’ex analyste vedette Henry Blodget, qui cite Roddy Boyd, un journaliste de « Fortune », plusieurs jours avant la chute de Bear Stearns, Goldman Sachs aurait décidé d’arrêter de soutenir les deals portant sur les produits dérivés de Bear Stearns.

Goldman Sachs aurait également annoncé cette décision à certains de ses clients qui étaient des Hedge Funds dans un email qui a été successivement forwardé et qui a créé de proche en proche la panique à Wall-Street. Le matin du 11 mars, la branche dérivés de crédit (derivatives group) de Goldman Sachs faisait savoir qu’elle ne cautionnerait plus les deals de Bear Stearns sur les dérivés (un porte-parole de Goldman a par la suite affirmé que l’email ne constituait pas un refus catégorique !)

Dans les semaines précédentes, des banques comme Goldman Sachs avaient joué un rôle de régulateur en acceptant de cautionner Bear Stearns auprès d’institutions qui étaient un peu nerveuses quant à la capacité de la banque à remplir ses obligations sur des swap de taux.

Lors de la réception du mail, certains anciens de Goldman travaillant dans d’autres firmes à Wall-Street ont téléphoné à leurs collègues chez Goldman qui leur ont confirmé que le contenu du mail était correct et que Bear Stearns représentait trop de risques. A la suite de la confirmation de la nouvelle, les Hedge Funds et des centaines de clients ont immédiatement retiré leurs fonds de Bear, et ce fut le début de la fin.

Pourtant le lendemain, mercredi 12 mars, interrogé sur la chaîne économique américaine CNBC, Alan Schwartz, PDG de Bear Stearns a minimisé (volontairement ?) la gravité de la situation : « Tout le monde accepte de nous avoir comme contrepartie (...) il n’y a pas de pression sur notre liquidité, encore moins de crise de liquidité ». Deux jours plus tard, vendredi 14 mars, à 9h du matin, Schwartz semblait toujours nier la réalité : « la nouvelle facilité de crédit va restaurer le calme ». De fait, malgré 30 milliards de dollars en provenance de JP Morgan Chase et garantis par le gouvernement, les rumeurs concernant Bear Stearns ne s’étaient absolument pas calmées.

Dans la demi-heure suivant l’ouverture de Wall-Street ce vendredi là, le cours de Bears Stearns chutait de 40%. Le rachat par JP Morgan Chase s’en suivit. Il n’avait fallu que quatre jours et quelques emails "forwardés" pour mettre fin à 85 années d’indépendance de la maison Bear Stearns.

Paul Monthe Avril 2008

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