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Chine - Scénario de « soft long landing »

Selon Christophe Morel, Chef économiste chez Groupama AM, pour le moment, les données valident toujours leur scénario d’un « soft long landing » plutôt qu’un « hard landing ». Et à tout le moins, c’est de loin préférable d’observer des autorités qui agissent, ré-agissent, anticipent...

1. La « balance  » des publications est beaucoup plus mixte qu’il n’y paraît, ou à tout le moins, l’ensemble des données n’indique pas une rupture à la baisse.

a. Certaines publications récentes sont clairement négatives : les ventes automobiles et le trafic ferroviaire (cf. graphiques 1 & 2).

b. D’autres statistiques sont neutres : les indicateurs avancés du climat des affaires (cf. graphique 3), et il y a du « meilleur » sur la production d’électricité qui pourrait compenser le « moins bon » sur la production d’acier (cf. graphique 4 & 5).

c. Enfin, d’autres données récentes sont clairement mieux orientées : les prix immobiliers, les profits dans l’industrie lourde, les flux de crédit ou encore la remontée sensible de l’indice du Baltic Dry qui augure d’une amélioration de la dynamique des échanges extérieurs (cf. graphique 5).

2. Les interrogations actuelles sur l’économie chinoise se confondent clairement avec d’autres sujets : la baisse du prix du pétrole (sans commune mesure avec le prix des matières premières industrielles suggérant qu’il s’agit d’un problème d’offre lié à la production américaine et non de demande lié au ralentissement chinois), la perspective du resserrement monétaire de la Fed, ou les interrogations sur le business model de certaines entreprises occidentales ayant axées leur stratégie sur la Chine (notamment dans l’automobile).

3. Reste que ces interrogations structurelles sont parfaitement fondées au regard de la très forte hausse du coût du unitaire du travail (près de 50% depuis 2008) et de la forte appréciation du Yuan (près de 25% depuis 2008 sur la base d’un taux de change effectif nominal). Ces freins conduisent à se poser des vraies questions sur le business model de la Chine, ses nouveaux avantages comparatifs dans le commerce mondial, et sur la gestion de sa dette.

4. Notre réponse a toujours été la même à savoir que l’économie chinoise se rééquilibre. Le risque est que cela produise un ajustement macroéconomique sévère (hard landing). Mais pour le moment, les données valident toujours notre scénario d’un « soft long landing » plutôt qu’un « hard landing ». Et à tout le moins, c’est de loin préférable d’observer des autorités qui agissent, ré-agissent, anticipent face à des incertitudes plutôt qu’une absence de coordination des politiques économiques comme nous l’avons régulièrement observé dans la crise.

Conclusion : à court terme, le risque n’est pas tant de considérer que la réaction de politique économique des chinois traduise un ajustement macroéconomique plus fort que prévu. La baisse contrôlée du Yuan s’inscrit aussi dans une stratégie de gérer le passage à un système de change flexible pour installer la devise dans le système financier international (notamment pour le remimbi fasse partie du panier DTS du FMI). En revanche, il y a un risque d’une dépréciation autoentretenue du Yuan : les inquiétudes des investisseurs conduisent à une baisse de la devise qui est accompagnée par les autorités chinoises et qui alimenterait en retour la perception excessive d’un hard landing. On peut encore se réveiller plusieurs matins de suite avec une baisse du Yuan …

Christophe Morel Août 2015

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