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Investisseurs institutionnels, Ne sous-estimez pas le risque politique !

Selon Claire Bourgeois, Directrice de la Gestion assurantielle (ALM - Asset Liability Management) chez Groupama AM, la recrudescence du risque politique et son impact potentiel sur les marchés financiers est un scénario théorique adverse, que les investisseurs institutionnels ne doivent pas négliger.

Après les épisodes du Brexit et la victoire du « non » au referendum italien, les nombreuses échéances politiques à venir en Europe (des élections en France et aux Pays-Bas aux élections législatives allemandes, à l’automne 2017) pourraient être sources de stress. « L’hypothèse d’une montée des populismes en Europe qui se traduirait dans les urnes par des votes ‘extrêmes’ et encouragerait, dans certains pays, les velléités de sortie de l’Union Européenne, n’est pas à exclure. Ce regain d’incertitude politique est de nature à générer une hausse des primes de risque, à moyen terme, sur la plupart des actifs de la zone euro » prévient Claire Bourgeois, Directrice de la Gestion assurantielle (ALM - Asset Liability Management) chez Groupama AM.

De nouvelles « surprises » électorales pèseraient notamment sur la monnaie unique, tandis que les taux obligataires souverains périphériques subiraient de nouvelles tensions. Les actifs « risqués » comme le crédit ou les actions seraient également exposés à des séquences de volatilité accrue.

Pour Claire Bourgeois, l’enjeu n’est plus tant de savoir « si les efforts renouvelés de la BCE, via ses mesures dites non conventionnelles, permettront d’assurer encore la stabilité des marchés financiers, mais plutôt si la gouvernance actuelle de la zone euro est en mesure de faire face à une éventuelle hausse du risque politique ».

Gestion d’actifs assurantielle : intégrer des scénarii adverses au-delà des simulations des autorités de tutelle

Les investisseurs de l’univers assurantiel, mutualiste et de la prévoyance doivent aller au-delà des simulations proposées par les autorités de tutelle, en intégrant l’impact de ce type de scénario. À ce stade, une correction sévère des marchés n’est pas le scénario favori de l’équipe de Groupama AM, néanmoins celle-ci reste très attentive aux développements politiques dans le cadre de sa gestion ALM et de l’accompagnement des investisseurs institutionnels.

En cas de hausse des taux d’intérêt accentuée par une recrudescence du risque politique, les assureurs, mutualistes et instituts de prévoyance seraient pénalisés dans leur équilibre actif-passif.

A priori, un premier mouvement haussier des taux est plutôt favorable aux assureurs. La sensibilité aux taux de leur portefeuille est généralement plus faible que la sensibilité au passif. L’actif souffre donc moins que le passif et cette situation est d’autant plus favorable quand les obligations d’entreprises sont stables, auquel cas une partie de la hausse des taux est absorbée par les actifs de crédit détenus en portefeuille. « Dans un premier temps, la duration de l’actif est plus ou moins équivalente à celle du passif, ce qui rend indolore la hausse des taux ».

Mais cet équilibre relatif prévaut seulement à court terme.

L’actif de ces catégories d’investisseurs est composé d’obligations souveraines, comparé à un passif représenté par un taux swap auquel est ajouté une prime de risque. Or, le taux swap réagit généralement moins que les emprunts d’Etat, plus sensibles à une tension durable des taux d’intérêt. « Les titres à l’actif peuvent alors se dégrader fortement contre swap, un mouvement dont l’impact est immédiat sur la solvabilité des assureurs. Ces derniers doivent appréhender ces risques et engager une réflexion sur les stratégies de couverture des portefeuilles à mettre en place, si ce scénario adverse venait à se réaliser » conclut Claire Bourgeois.

Claire Bourgeois Décembre 2016

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