Next- Finance : Pouvez-vous nous présenter AG2R LA MONDIALE et le montant actuel de vos encours ?
Jean-Louis Charles : Crée en 1905, AG2R LA MONDIALE est un organisme français, à but non lucratif, groupe de protection sociale et patrimoniale. Sa gouvernance repose sur le paritarisme et le mutualisme. AG2R LA MONDIALE assure 15 millions de clients particuliers et 500 000 entreprises.
Le montant actuel de nos encours est de 120 milliards d’euros dont 20 milliards d’euros d’unités de compte gérés par nos partenaires.
Quelle est votre allocation d’actifs actuelle ? A-t-elle été modifiée depuis la crise boursière du mois de mars 2020 ? Comment a évolué votre ratio de solvabilité ?
Au 31/12/2020, notre allocation d’actifs est la suivante :
- 83% produits de taux
- 2% trésorerie
- 7,5% actions (principalement européennes)
- 7,5% immobilier
Notre allocation est assez stable dans le temps et n’a pas été modifiée par la crise boursière de 2020. Elle dépend notamment de nos contraintes liées à la gestion actif/passif.
Nous n’avons pas encore publié notre ratio de solvabilité pour 2020. Cependant, je peux vous dire qu’il ne devrait pas être en hausse (comme tout le secteur) par rapport à celui de l’an dernier (221 %).
Plusieurs investisseurs institutionnels placent leurs portefeuilles sur la défensive en prévision d’une hausse des risques. Est-ce également votre cas ? Utilisez-vous des stratégies de couverture spécifiques ?
Oui, nous avons mis en place une stratégie de couverture sur la totalité de notre portefeuille actions jusqu’en décembre 2021. Cela nous a permis de rester serein au premier semestre 2020 tout en restant investi sur les actions. Cette stratégie a été réalisée via l’achat d’option de vente (put) sur l’indice EuroStoxx50.
Pensez-vous que la crise sanitaire actuelle va renforcer l’intérêt des investisseurs pour la thématique ESG ?
Le mouvement était déjà en cours avant la crise sanitaire et nous pensons qu’il va s’accentuer dans les mois et les années à venir.
Sur les marchés de taux, le choix de faire de l’ISR réduit mécaniquement notre univers d’investissement dans le contexte de taux bas que nous connaissons actuellement car il devient plus difficile de trouver des titres affichant des rendements attractifs.Jean-Louis Charles, Directeur des investissements et du financement d’AG2R LA MONDIALE
Utilisez-vous les critères ESG dans votre politique de gestion ? Avez-vous des projets ou développements en cours sur ce sujet ?
Oui, aussi bien sur les marchés de taux que les marchés actions. Cependant, sur les marchés de taux, il faut avoir conscience que le choix de faire de l’ISR réduit mécaniquement notre univers d’investissement dans le contexte de taux bas que nous connaissons actuellement car il devient plus difficile de trouver des titres affichant des rendements attractifs. En ce qui concerne les actions, nous menons une politique active de vote sur toutes nos actions en portefeuille, tout en excluant les entreprises liées au tabac ou au charbon à l’horizon 2030.
Déléguez-vous la gestion de votre portefeuille à des sociétés de gestion ?
Non, la gestion de notre portefeuille est réalisée exclusivement en interne. Lorsque nous n’investissons pas en direct, nous le faisons via des fonds externes à travers notre équipe de multigestion.
Avez-vous des objectifs de rentabilité sur votre portefeuille ? Quelle a été sa performance en 2020 ?
On se fixe des cibles de performance par classe d’actifs. Ainsi, sur les marchés de taux, en 2020, le taux moyen d’investissement est ressorti à 1.12%, à comparer avec le rendement négatif de l’OAT. En ce qui concerne, les marchés actions, l’an dernier, nous avons surperformés l’indice EuroStoxx50 de 1%.
Nous comptons notamment développer nos investissements en dette privéeJean-Louis Charles, Directeur des investissements et du financement d’AG2R LA MONDIALE
Quelles seront vos sujets de prédilection dans les mois à venir ? Sur quelles classes d’actifs comptez-vous vous positionner ?
Compte tenu de l’écrasement des primes de risques sur les marchés de taux d’intérêt, nous comptons notamment développer nos investissements en dette privée, même si ce type d’investissement réclame un important suivi juridique que nous sommes en train de mettre en place en interne.