Les Marchés émergents (ME) sont souvent considérés comme des opportunités d’investissement à court ou moyen terme plutôt que de réels placements de long terme. D’abord pour des raisons structurelles (les pays émergents peuvent devenir des pays développés) et enfin de part la nature même des opportunités d’investissements qu’on y trouve. Quel est le point de vue de Raiffeisen Capital Management ?
Chez Raiffesen Capital Management, nous sommes convaincus que l’influence des marchés émergents sur l’économie globale et les marchés de capitaux continuera de s’étendre. En effet ces pays affichent des taux de croissance significativement élevés par rapport à ceux des pays développés. De plus les pays nouvellement industrialisés d’Asie et d’Amérique Latine sont nettement moins endettés que ceux d’Amérique du nord, d’Europe et du Japon. La bonne situation financière de nombreuses économies émergentes, comme la Chine et le Brésil par exemple, a permis à leur gouvernement respectif de mettre en place des mesures à grande échelle pour stimuler l’activité économique durant la crise.
Le passage du niveau pays émergent à celui de pays développé pour des économies à fortes croissance, comme la Chine, l’Inde et d’autres encore, ne sera fera pas dans un futur proche. Le Brésil et la Russie ont actuellement un PIB par habitant autour de 8000 dollars US. La Chine est autour de 4000 dollars US et l’Inde seulement 1000 dollars US. Le PIB par habitant d’un pays développé se situe normalement au dessus de 20000 dollars US, soit cinq fois celui de la Chine. Par conséquent, quelques décennies s’écouleront avant de pouvoir considérer ces pays comme développés.
Quelles sont aujourd’hui les principales motivations d’un investissement sur les marchés émergents ? et quels sont les supports d’investissement disponibles ?
Les mesures gouvernementales de stimulation économique ainsi qu’une robuste consommation domestique sont les facteurs clés qui ont permis une relative bonne résistance des économies émergentes à la crise et un retour rapide de la croissance. Afin de maintenir le cap et conserver leur attractivité, les économies émergentes devront réaliser pour les années à venir des investissements conséquents dans le domaine des infrastructures. Ce sera principalement le cas en Chine, en Inde, en Russie et au Brésil. Des pays comme le Mexique, l’Argentine, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud continueront aussi d’allouer des milliards sur les infrastructures routiaires, aéroportuaires, les réseaux ferroviaires, les énergies en pleine expansion, le traitement des déchets et les systèmes d’approvisionnement en eau, le développement des réseaux de télécommunication et enfin la construction de structures publiques comme les écoles, universités et hôpitaux. Ces actions permettront de garantir l’emploi et le revenu, tout en contribuant à élargir le spectre des opportunités financières des ménages.
De manière globale, l'investissement sur les marchés émergents est particulièrement adapté pour les investisseurs qui souhaitent tirer profit du processus de convergence politique et économique présent sur ces marchés.Jürgen Maier
La classe moyenne qui émerge dans ces économies émergentes aspire de plus en plus à un niveau de vie à l’image de celui le monde occidental. On retrouve donc ici une forte demande pour les biens de consommation. A titre d’illustration, les dépenses globales de consommation dans les pays émergents sont actuellement supérieures à celles des États Unis. La Chine, par exemple, est devenue le premier marché mondial de l’automobile devant les États Unis : Sur la seule année 2009, plus de 13 millions de nouveaux véhicules y ont été vendus. Malgré cela, le nombre de véhicules pour 100 habitants se situe autour de 8, ce qui correspond à la situation des États Unis en 1928 ! Le marché de la téléphonie mobile en Inde constitue un autre exemple : plus de 15 millions de nouveaux utilisateurs de mois en mois alors que le taux de pénétration est encore inférieur à 50%
Raiffeisen Capital Management a été l’une des premières sociétés de gestion européennes à se spécialiser sur les marchés action d’Europe de l’Est. Cette expertise pionnière sur les sous-jacents actions et obligataires des marchés émergents (premier investissement réalisé en 1994) a depuis évolué vers une compétence globale du numéro un sur le marché autrichien des fonds d’investissement. Au cours des années suivantes, la société a étendu son expertise « marchés émergents » vers l’Asie et l’Amérique Latine et s’est aujourd’hui muée en un groupe reconnue d’envergure mondiale : un « Global Emerging Markets fund manager » avec une large gamme de fonds.
On peut citer entre autres :
Fonds obligataires :
- Raiffeisen-EmergingMarkets-Rent
- Raiffeisen-Osteuropa-Rent
Fonds actions :
- Raiffeisen-EmergingMarkets-Aktien
- Raiffeisen-Osteuropa-Aktien
- Raiffeisen-Euroasien-Aktien
- Raiffeisen-Russland-Aktien
Aujourd’hui, les marchés émergents proposent de nombreux sous-jacents (actions, immobilier, obligations, dette, matières premières…) ainsi qu’une exposition géographique riche. Pouvez-vous nous donner quelques éléments à prendre en compte dans le cadre de l’allocation d’un portefeuille émergent ?
Avec le cycle très avancée de hausse des taux d’intérêts dans certains pays émergents, les obligations « hard-currency » [1] et plus particulièrement celles émises en devises locales ont affiché des performances positives ces dernières semaines. Les « yields » ne croissent plus. Les taux d’inflation semblent au maximum et les anticipations de taux d’intérêt se sont stabilisées. Il y’a aussi eu récemment beaucoup moins de signe de surchauffe économique dans les pays émergents. Nous pensons tout particulièrement que les obligations émises en devise locale bénéficieront de l’appréciation monétaire dans les prochains mois.
Raiffeisen Capital Management a été l'une des premières sociétés de gestion européennes à se spécialiser sur les marchés action d'Europe de l'EstJürgen Maier
En ce qui concerne le marché des actions émergentes, les sorties de capitaux se sont considérablement stabilisées. Parmi les marchés émergents, l’Europe de l’Est s’est particulièrement distingué positivement ces dernières semaines. En terme de valorisation, les actions des marchés émergents se situent entre des niveaux ’moyen’ et ’favorable’ et devraient donc afficher de bonnes performances sur le moyen terme.
La liquidité semble être un facteur limitant de l’investissement sur les marchés émergents. Quelle est votre approche ?
Il y’a eu de nombreuses évolutions ces dernières décennies. La liquidité n’est plus un problème majeur sur les marchés émergents. Le Brésil, la Chine, la Corée du Sud et Taiwan ont des marchés presque comparables à ceux occidentaux. Il y’a aussi un large choix disponible d’ADR et GDR qui permet aux sociétés présentes sur les marchés émergents d’avoir un listing supplémentaire près de leur pays d’origine à New York ou à Londres. Ceci contribue notamment à accroître la liquidité des titres.
La situation est plus délicate pour les petits marchés comme les Philippines et le Vietnam, sur lesquels la liquidité est encore un frein à l’investissement sur certaines actions. Toutefois, avec la perception grandissante de l’importance des petits marchés émergents, on observe un certain nombre de nouvelles IPO sur ces marchés et nous pensons que la liquidité devrait aussi s’améliorer.
Quels sont aujourd’hui les principaux investisseurs sur les marchés émergents ? Pouvez vous nous donner le profil type (s’il existe) de l’investisseur sur les marchés émergents ?
Il n’existe pas de profil type de l’investisseur sur les émergents. La clientèle institutionnelle tout comme la clientèle retail peut bénéficier des opportunités présentes sur ces marchés. Raiffeisen Capital Management propose des solutions d’investissement pour les deux groupes. De manière globale, l’investissement sur les marchés émergents est particulièrement adapté pour les investisseurs qui souhaitent tirer profit du processus de convergence politique et économique présent sur ces marchés. Avec les possibilités de développement, il faut néanmoins s’attendre à des fluctuations nettement plus fortes du prix des actions et du taux de change.
On a récemment observé un accroissement des risques sociaux et géopolitiques dans le monde émergent. Pensez vous que cela aura un impact sur la perception de l’investissement émergent par les clients ?
Les troubles en Afrique du Nord pourraient attirer l’attention des investisseurs sur les risques politiques liées aux investissements sur les marchés émergents. Toutefois, les actions des marchés émergents ont bien tenu en dépit des turbulences générées par les évènements en Afrique du Nord et au Japon. Ces dernières semaines, les actions des marchés émergents ont même surperformé, sur la base d’une comparaison en devise locale, celles des marchés développés. En particulier, les dernières semaines ont permis d’observer moins d’incertitudes sur l’évolution des taux d’intérêt, avec la fin apparente du cycle de taux d’intérêt dans certains pays.
La mise en œuvre de nouveaux cadres réglementaires tels que Solvency II va certainement affecter la structure des portefeuilles institutionnels. Quelles sont les mesures prises au sein de Raiffeisen Capital Management ?
Raiffeisen Capital Management est particulièrement attentive et surveille constamment tous les développements réglementaires pertinents afin de fournir une solution adaptée aux clients institutionnels concernés.