Emmené par Bob Howard, 39 ans, l’équipe recrutée par Kohlberg Kravis Roberts (KKR) n’était pas la plus réputée de Goldman Sachs.
Elle n’a jamais produit de gains hors normes dans le passé, et affichait une performance inférieure à 5% depuis le début de l’année. Mais la capacité de cette équipe de trading à générer des bénéfices stables sans pertes conséquentes et le nom « Goldman » ont suffi à convaincre KKR.
Le management de la firme pense ainsi pouvoir facilement lever du cash pour le premier fonds long-short qu’il s’apprête à lancer.
Le recrutement par KKR d’une équipe de traders de Goldman Sachs est un signe de changement radical dans l’industrie du Private Equity. KKR l’une des plus anciennes et plus renommées maisons de Private Equity, semble aujourd’hui réduire la part des investissements consacrés aux opérations de LBO qui ont jadis fait sa réputation (voir l’article Henry R Kravis, Le roi des LBO ) pour se positionner sur la gestion obligataire et le trading actions.
Jusqu’en 2004, 95% des actifs - 14,4 milliards $ sur les 15,1 milliards $ - de KKR était dédié aux LBO. Aujourd’hui, seulement 75% de ses actifs - 41 milliards $ sur 54,4 milliards $ est investi dans les LBO.
Henry Kravis et George Roberts, fondateurs de KKR décrivent ce mouvement comme « faisant partie d’un plan stratégique pour la construction d’une plate-forme de gestion d’actifs. »
KKR poursuivra le renforcement de sa structure par le recrutement de nouvelles équipes de trading. Cependant, cette stratégie n’est pas sans risque : Carlyle Group, un autre acteur phare du secteur, a été contraint en 2008, après de lourdes pertes, de liquider Blue Wave un hedge fund de 600 millions de dollars qu’il avait monté.
Pour plusieurs analystes, la voie à suivre pour KKR, est celle tracée par BlackRock, aujourd’hui le plus gros gestionnaire de fonds au monde.