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L’exclusion des primo-accédants n’a que trop duré !

Selon Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi. il serait irresponsable, de la part des pouvoirs publics, de laisser plus longtemps les jeunes ménages à l’écart de l’accession à la propriété. Ajoutées aux taux de crédit exceptionnellement bas, des mesures simples, efficaces et rapides à mettre en œuvre permettraient de les resolvabiliser et de les faire revenir sur le marché.

Il serait irresponsable, de la part des pouvoirs publics, de laisser plus longtemps les jeunes ménages à l’écart de l’accession à la propriété. Ajoutées aux taux de crédit exceptionnellement bas, des mesures simples, efficaces et rapides à mettre en œuvre permettraient de les resolvabiliser et de les faire revenir sur le marché.

Qui achète aujourd’hui ? L’actuelle crise de confiance brouille les cartes et il devient plus complexe de décrypter le comportement des acquéreurs. Entre les Français qui se réfugient dans l’épargne, ceux qui diffèrent leurs projets d’acquisition et ceux qui n’ont plus les moyens d’acheter, ce sont entre 100 000 et 150 000 ventes perdues chaque année, logements neufs et anciens confondus.

Le marché des transactions est très majoritairement animé par des vendeurs-acheteurs qui ont bien muri leur projet ou qui sont contraints de changer de logement pour des raisons familiales ou professionnelles. Ce sont eux qui profitent à plein des taux de crédit exceptionnels, accompagnés par les emprunteurs d’hier qui profitent de la baisse des taux pour renégocier leur dette.

Quant aux jeunes ménages qui souhaiteraient acheter pour la première fois, ils regardent passer le train du crédit bon marché sans pouvoir y monter. Interrogés, ils sont 85% à répondre qu’ils ne peuvent pas se lancer, par manque de confiance en leur avenir, par peur du chômage et, surtout, parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer les prix demandés.

Les plus modestes sont hors-jeu. Les jeunes primo-accédants, ce sont d’abord trouvés exclus du neuf, devenu trop rare et trop cher, pour une bonne part en raison de la flambée du foncier. Ils ont bien tenté de se replier sur l’ancien, mais les plus modestes en ont aussi été exclus à cause des prix, toujours élevés dans les zones tendues, et des hausses de frais et charges induites.

Résultat statistique, l’acquéreur d’aujourd’hui a en, moyenne, 39 ans et dispose de 53 769 euros de revenus annuels ; il fait un emprunt principal de 176 500 euros sur 211 mois (17 ans et 7 mois). Ce profil reste cependant peu représentatif tant la différence est grande entre le primo-accédant, l’accédant et l’investisseur.

Entre le 1er trimestre 2012 et le 4e trimestre 2014, les primo-accédants ont vu leur âge moyen passer de 33 à 35 ans, leurs revenus annuels augmenter de 9,76 % pour atteindre 45 000 euros et le montant moyen de leurs emprunts grimper de 156 000 euros sur 250 mois à 175 000 euros sur 235 mois. Exclus du marché, les plus modestes d’entre eux sont également sortis des statistiques…

Revenir au PTZ dans l’ancien. L’une des solutions pour ramener les primo-accédants sur le marché pourrait venir des logements et bureaux vacants, des biens souvent inutilisables du fait de leur vétusté. Un prêt à taux zéro éco-conditionné, réservé aux jeunes ménages modestes, leur permettrait d’acquérir un bien et de l’adapter en le rendant moins énergivore. A moindre frais.

Le PTZ pourrait s’accompagner d’une exonération de taxes sur la plus-value pour le vendeur, afin de créer une transaction gagnant-gagnant, dans laquelle chacun y trouverait son intérêt. Et en premier lieu l’Etat. Une telle mesure, appliquée dans les zones tendues, permettrait de remettre sur le marché de nombreux biens et de relancer l’accession.

Car ce n’est pas une crise de l’immobilier qui frappe actuellement la France, mais une crise du logement. Trop de freins à l’accession bloquent le marché. Il faut donc le fluidifier et, pour cela, il appartient à nos gouvernants de prendre les mesures nécessaires pour redonner vie à un marché moribond et permettre à tous ceux qui le souhaitent de devenir propriétaires.

Philippe Taboret Décembre 2014

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