La finance responsable gagne du terrain. En France, l’encours de la gestion Investissement Responsable représentait fin 2021 un tiers des encours sous gestion (soit 1,6 Mds€ sur un total de 4.8 Mds€ selon la publication de l’AFG sur l’industrie française de la gestion d’actifs). Au cours des dernières années, le développement des labels comme le label ISR ainsi que les évolutions de la réglementation ont accompagné la prise de conscience des investisseurs. Depuis mars 2021, le règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure) oblige ainsi les sociétés de gestion à classer leurs fonds en fonction de leur profil de durabilité (articles 6, 8 et 9). Les fonds article 9 se distinguent en ayant pour objectif l’investissement durable. Leur succès grandissant met en lumière la volonté des investisseurs de participer à la transition écologique et sociale. C’est justement l’objectif de l’investissement à impact, qui nécessite que l’évaluation de l’impact en question puisse s’appuyer sur l’exploitation adéquate de données disponibles, ou sur le développement de nouveaux indicateurs relatifs à l’intention visée.
L’investissement à impact : une nouvelle étape vers une économie plus responsable
En déterminant des objectifs clairs de bénéfice environnemental et social ou de transformation positive sur des enjeux de développement durables, l’investissement à impact apporte une réponse aux nouvelles aspirations des investisseurs. Si ce dernier n’a pas encore de définition univoque, de nombreuses organisations ont travaillé sur des éléments de référence, comme historiquement le Global Impact Investing Network (GIIN) ou plus récemment le FIR et Finance for Tomorrow en France. La description la plus couramment admise est celle d’un investissement réalisé avec l’intention de générer un impact environnemental ou social positif et mesurable, en plus de générer un rendement financier.
On considère généralement que l’investissement à « impact » répond à un objectif de développement durable, notamment les 17 objectifs identifiés par l’ONU (les ODD) ou ceux fixés par l’Accord de Paris, et qu’il se différencie de l’ISR classique en cela qu’il priorise la recherche d’un objectif ESG, avec un fort degré de transformation recherchée.
Trois critères permettent d’appréhender l’investissement à impact : les principes d’intentionnalité, d’additionnalité (valeur ajoutée du fonds à impact) et de mesurabilité, qui se subdivisent eux-mêmes en différents axes nécessaires à leur bonne prise en compte : stratégie, indicateurs, horizon d’investissement, outils de reporting, etc.
Si l’investissement à impact dispose de cadres d’analyse qui se précisent, il reste encore de taille modeste, avec moins de 1% des encours globaux estimés à l’échelle mondiale. Il est néanmoins en pleine expansion, avec un taux de croissance global de 42% entre 2019 et 2020 selon le GIIN. Chez BFT IM, nous observons un intérêt grandissant de nos clients pour l’inclusion de fonds thématiques à impact au sein de leurs gammes de fonds durables. Au niveau de notre groupe d’appartenance Amundi ce sont 20mds€ d’encours sous gestion à impact qui devraient être atteints d’ici à 2025.
Priorité à l’investissement local
En France, l’investissement à impact peut se traduire en différentes priorités environnementales et sociales. BFT IM a choisi de travailler sur le thème de l’emploi en France, car l’emploi constitue le principal moteur d’impact sociétal des entreprises. L’emploi permet de satisfaire les besoins fondamentaux des individus, il crée du lien social, un sentiment d’appartenance et de contribution à la société. Il s’agit d’un vecteur essentiel d’inclusion et de cohésion sociale. Sous contrôle de cadres d’analyse précis et d’indicateurs nets, la recherche de l’impact devient le critère essentiel de l’investissement, au même titre que la recherche de performance financière. Certes, l’investissement à impact doit encore relever certains défis méthodologiques mais en fixant à chaque investissement un objectif prioritaire, il apparaît comme une stratégie ciblée et soucieuse de son efficacité pour relever les défis gigantesques posés par la transition vers une économie décarbonée et socialement responsable.