Le prix de l’or ayant suivi une tendance à la baisse ces derniers mois, voici les perspectives pour les mois à venir.
- L’or a été laissé de côté ces derniers mois car la tendance semblait être à la hausse des rendements obligataires et au risque d’inflation à mesure que la reprise s’installe.
- L’or se trouve dans une position délicate. Une inflation en hausse constante pourrait contenir les rendements réels, ce qui permettrait à l’or de réaliser une performance honorable. Mais un contexte de hausse des rendements combiné à un renforcement du dollar américain constituerait un environnement plus difficile pour le métal précieux.
- Le bitcoin et les autres crypto-monnaies pourraient également affecter la demande de l’or.
Après avoir atteint un pic historique au-dessus de 2 000 dollars américains en août 2020, l’or a tracé un chemin moins étincelant ces derniers mois, avec une tendance à la baisse depuis le début de l’année.
Les campagnes de vaccination Covid-19 étant bien entamées, avec des rythmes de déploiement variants d’un pays à l’autre, le marché s’est tourné vers les tendances de la hausse des rendements obligataires réels et de l’émergence potentielle de l’inflation à mesure que la reprise s’installe.
Cette évolution s’est accompagnée d’un ton plus reflationniste sur les marchés des actions et, alors que les matières premières industrielles, comme le cuivre, ont bondi en anticipant une reprise complète. L’or, quant à lui, est resté ralenti, ce qui n’est peut-être pas surprenant étant donné ses caractéristiques anticycliques plutôt que procycliques.
Il s’agit d’un moment délicat en termes de perspectives pour le prix de l’or. On ne sait pas encore jusqu’où et à quelle vitesse les taux réels peuvent augmenter - les niveaux élevés d’endettement pourraient bien limiter les hausses de rendement - et si l’inflation à court terme semble inévitable en raison des effets du taux de base, on ne sait pas dans quelle mesure les pressions inflationnistes seront durables. De plus, l’appréciation du dollar américain observée depuis le début de l’année pourrait être néfaste pour le prix de l’or, surtout si elle est associée à une hausse des rendements réels.
Un scénario plus optimiste pour le métal précieux serait l’émergence de pressions inflationnistes plus larges dues à une combinaison d’appréciation des prix d’entrée, d’une accumulation de contraintes de capacité dans les industries et d’une véritable croissance des salaires. Si le scénario de 2002-2007 devait se reproduire, une inflation en hausse constante pourrait contenir les rendements réels et permettre à l’or de réaliser une performance honorable. En revanche, si la hausse des rendements continue de dominer, en conjonction avec un renforcement du dollar américain, l’environnement sera plus difficile pour le métal précieux.
En résumé, nous nous trouvons à la croisée des chemins. Des éclaircissements sont nécessaires pour établir la trajectoire la plus favorable et déterminer si l’or restera le mal aimé des investisseurs. Il serait également négligent de ne pas mentionner le nouvel arrivé : Le bitcoin (et plus largement les crypto-monnaies).
Celles-ci pourraient exacerber l’effet modérateur sur le prix de l‘or en raison de leur attrait par les millenials. Ceux-ci pourraient considérer les actifs numériques comme interchangeables avec l’or en raison de leur statut en dehors du système monétaire traditionnel. Compte tenu de toutes les considérations mentionnées, seul le temps nous dira comment l’or se comportera et si son rôle traditionnel de valeur refuge dotée de propriétés de couverture de l’inflation sera jugé à la fois pertinent et précieux dans le contexte de forces macroéconomiques potentiellement plus dominantes.