En réalité, nous n’investissons que dans des fintechs cotées en bourse, qui communiquent sur leurs bénéfices en toute transparence. Nous sélectionnons des sociétés rentables aujourd’hui, ou en bonne voie de le devenir dans les 12 prochains mois.
Pour cela, nous distinguons trois types de sociétés : les « gagnants » qui se démarquent de leurs pairs ; les « catalyseurs » qui aident le secteur financier à développer et à mettre en œuvre leur technologie, et les « challengers », nouveaux acteurs qui possèdent le potentiel de devenir les « gagnants » de demain.
Les « challengers », qui sont des sociétés plus jeunes et plus volatiles, représentent en moyenne 15% à 25% de notre portefeuille. Deux tendances de fonds ont dessiné l’année 2018 et devraient rester des thèmes à observer pour 2019.
Systèmes de paiements : le potentiel de croissance se situe en Asie
Une grande partie de l’industrie des fintechs est traditionnellement constituée par les systèmes de paiements qui rencontrent un intérêt croissant de la part des institutions financières. Sur les marchés traditionnels, comme le Royaume-Uni et les États-Unis, les banques sont sérieusement en retard en termes de digitalisation. Elles doivent donc dépenser beaucoup dans ce domaine. Cette transformation digitale peut s’avérer difficile, car leurs systèmes informatiques sont anciens. A titre de comparaison, la plupart des grandes sociétés technologiques remplacent leurs systèmes tous les sept. Or certaines banques fonctionnent encore avec des systèmes vieux de 40 ans. Elles doivent donc investir pour en changer, mais cela leur est coûteux.
Si nous avions une position assez importante de 25% dans les systèmes de paiements au début de 2018, notre processus d’investissement nous conduit à la réduire, les valorisations augmentant et devenant moins attractives.
Ainsi, nous avons progressivement réduit la pondération à 15%, ce qui a été bénéfique au portefeuille lors du rebond de la volatilité qui a caractérisé les marchés aux mois de septembre, octobre et novembre. Si le passage des paiements en espèces aux paiements électroniques présente encore un potentiel de croissance dans les marchés (supposés) développés, c’est en Asie que nous voyons le plus gros potentiel de croissance.
Fusions – acquisitions : bénéfiques pour les valorisations !
Le secteur technologique cette année a aussi été marqué par les fusions et acquisitions. Nous avons en effet assisté à plusieurs fusions-acquisitions, essentiellement entre sociétés possédant des expertises similaires, dans le domaine des paiements, ou encore parmi les sociétés technologiques. Ces mouvements, qui permettent aux sociétés d’obtenir des effets d’échelle et d’accroître leurs capacités, s’inscrivent dans le phénomène de consolidation mondialisée qui se déroule actuellement.
Sur cette tendance de fond, nous avons été surpris de voir entrer en scène des acteurs du private equity qui n’interviennent en général que lorsqu’ils pensent pouvoir doubler leurs investissements. Ainsi, certains ont investi dans des sociétés que nous détenions en portefeuille, générant une prime de plus de 30% sur ces titres. Au total, nous comptons cette année six « take-out » et deux acquisitions parmi les titres que nous détenons en portefeuille.
Quelles tendances pour 2019 ?
Après une première année réussie, que réserve 2019 ? Nous sommes convaincus que le développement des fintechs est une tendance de long terme. Ce n’est pas un effet de mode qui disparaîtra l’année prochaine : les bénéfices et la croissance sous-jacents des fintechs, qui sont devenues de vraies entreprises, confirment qu’il s’agit d’une thématique partie pour durer. Nous sommes donc très optimistes sur les valorisations boursières des FinTechs et leur potentiel d’appréciation dans le futur.
Rançon du succès, la thématique des FinTechs devrait connaître beaucoup de volatilité en 2019.
Il se peut donc que l’année prochaine soit une année plus difficile pour le secteur technologique en général, mais cela ne veut pas dire que la tendance fintech disparaitra, car les fondamentaux resteront sont toujours intactes.