La semaine avait commencé de façon assez calme en comparaison de la précédente, lorsque les actions américaines sont reparties à la baisse, dans l’une des pires séances de baisse depuis deux ans, entraînant avec elles tous les autres marchés. Les entreprises de distribution ont été particulièrement touchées par les publications des résultats de Walmart et Target aux Etats-Unis qui ont déçu les investisseurs, tant sur le comportement des consommateurs que sur l’évolution des marges. La crainte d’une récession a refait surface, les taux d’emprunt d’État se sont stabilisés au cours de la semaine, voire ont légèrement reflué. Cela faisait plusieurs semaines que les obligations n’avaient plus joué leur rôle de valeur refuge. Les données économiques publiées au cours de la semaine, notamment les indicateurs avancés tels que l’Empire Manufacturing et le Philadeplhia Business Outlook, sont ressortis en-dessous des attentes et sur des niveaux absolus bas, faisant état d’une faiblesse à venir de l’économie américaine.
Cependant, les interventions des banquiers centraux restent dans une tonalité restrictive. En effet, Jerome Powell a réaffirmé la volonté de la Fed de monter ses taux d’intérêt autant que nécessaire pour contenir l’inflation, pouvant pénaliser la croissance. En zone euro, Klaas Knot, membre de la BCE, a évoqué une possible hausse de taux de 50 points de base dès le mois de juillet. Si cette hypothèse est peu probable, les investisseurs anticipent aujourd’hui quatre hausses de taux de 25 points de base d’ici la fin de l’année. La première hausse interviendrait en juillet, ce qui correspond aux déclarations des différents membres de la BCE. Au sein des pays développés, seule la Banque du Japon conserve une attitude plus accommodante en écartant toujours un changement de politique monétaire. Mais sa situation sera de plus en plus difficile à tenir, l’inflation « cœur » ayant dépassé les 2% annuels, à 2.1% pour le mois d’avril.
L’annonce d’une baisse plus importante qu’attendu du taux directeur de la PBoC (banque centrale chinoise) rassure les marchés vendredi matin, leur permettant de finir la semaine sur une note un peu plus positive.
Dans ce contexte, nous conservons notre attitude prudente sur les actions. Si des rebonds techniques peuvent se produire, les risques économiques à moyen terme semblent se concrétiser. De même, nous restons prudents sur la duration, principalement européenne. Les taux américains semblent cependant déjà anticiper une bonne partie des hausses de taux à venir de la Fed et peuvent servir de valeur refuge si les craintes de récession s’amplifient.