Depuis la fin du premier semestre, l’euro s’est stabilisé, et légèrement apprécié. Ce mouvement n’est cependant pas encore synonyme de renversement de tendance. La BoJ est intervenue pour la première fois depuis 2004 pour interrompre l’appréciation du yen. La dépréciation de la devise pourrait constituer une nouvelle arme à la disposition des banques centrales dans leur lutte contre la déflation. Dès 2002, M. Bernanke, directeur de la banque centrale américaine, faisait référence à cette arme potentielle dans son célèbre discours relatif à la lutte contre la déflation.
La dépréciation délibérée de la devise d’un pays pourrait cependant avoir des effets proportionnellement négatifs - ainsi, depuis plusieurs années déjà, les États-Unis prient instamment la Chine de ne pas réduire artificiellement le prix de ses exportations en manipulant sa devise. Tous les États ne peuvent naturellement pas afficher simultanément des excédents d’exportation et des dépréciations mutuelles des devises sans que ce procédé radical soit assorti de conséquences négatives incontrôlables - parmi lesquelles d’importantes pertes de pouvoir d’achat dans les devises concernées. Cela ne signifie naturellement pas que certains pays isolés ne pourraient pas s’y essayer, surtout si des pressions politiques et sociales se font jour sur le plan national.
Le prix de l’or, qui affiche dernièrement un nouveau mouvement haussier marqué (près de 1.300 dollars américains l’once), pourrait par conséquent parfaitement refléter le risque accru de dépréciation ciblée de leur devise par les États-Unis, même si la probabilité d’une course à la dépréciation au niveau international demeure actuellement très faible.