Le Jeudi 23 juin 2016 le Royaume-Uni a décidé de sortir de l’union européenne. Cette décision des britanniques est un choc, surtout en Angleterre. Nous analysons cette crise comme politique, bien plus qu’économique. Ce n’est pas une crise systémique. La veille de ce vote, les voyants étaient au vert, avec une croissance américaine confirmée, une Chine stabilisée, et une Europe en reprise progressive.
Le Brexit ne devrait pas faire dévier fortement l’économie mondiale de sa trajectoire. Les premières victimes sont les britanniques eux-mêmes, secoués par un vote qu’ils n’avaient pas anticipé, les vainqueurs du référendum ne sachant pas quoi faire de leur succès. Les deux grands partis politiques sont en lambeaux et le pays est dans une situation politique exsangue.
Du côté de l’Europe Continentale, la montée des populismes dans la plupart des pays et le manque criant de leadership (hormis la seule Angela Merkel) sont sources d’inquiétude. Et pourtant c’est bien d’une réponse politique dont a besoin aujourd’hui notre continent. Les prochaines semaines nous indiqueront si le message est passé. L’Europe ne réagit généralement qu’au pied du mur.
C’est le moment. Cette crise politique aura des conséquences économiques, plus ou moins importantes en fonction de sa durée. L’économie britannique va probablement entrer en récession, tous les projets se trouvant gelés en attendant d’y voir plus clair. La chute de la livre redonnera de la compétitivité aux entreprises, mais l’industrie du Royaume-Uni est très réduite. En revanche, la finance, cœur de l’économie britannique, va forcément souffrir des conséquences de ce référendum. En Europe continentale la dynamique positive peut-elle être cassée par le vote du 23 juin ? Des secteurs ou des entreprises qui dépendent du marché britannique vont souffrir.
Mais nous ne pensons pas que la reprise européenne va être stoppée par le Brexit. Elle sera tout au plus atténuée. La BCE va rester par ailleurs garante de la liquidité de l’économie. Elle est prête à agir s’il le faut. Le reste du monde sera peu affecté par les conséquences de la crise actuelle.
La croissance américaine repose sur des fondements solides. La FED, compte tenu du contexte international, devrait désormais reporter sa hausse des taux que nous attendions en juillet. La Chine retrouve un peu de tonus, sans doute aidée par la lente dévaluation du yuan. Les pays émergents, en dépit de situations diverses, seront peu affectés par le vote britannique.
La planète continue de tourner, au-delà du choc ressenti après ce référendum. L’émotion de l’instant ne doit pas modifier notre vision assez optimiste sur l’évolution de l’économie mondiale. La réaction brutale des marchés a pesé sur nos portefeuilles qui étaient en phase de rebond en cette fin de semestre.
Cette baisse recèle des opportunités d’achats que nous avons commencé à saisir. Les indices se sont ressaisis, même si certains secteurs (banques, automobile…) restent affectés. La volatilité va rester élevée tant que l’incertitude politique prévaudra (ajoutons d’ailleurs l’élection américaine qui va rapidement devenir un sujet d’interrogations).
Nous ne modifions pas l’équilibre général de nos portefeuilles, car il est encore trop tôt pour tirer les conclusions du Brexit.
Il est possible que cet épisode incite les grands investisseurs à se détourner de l’Europe dans les prochains mois. Nous tiendrons compte de cet éventuel mouvement de fond. La nervosité actuelle nous incite à garder une proportion inchangée d’actifs prudents.