Pour Cyrille Collet, directeur de la gestion actions, « l’environnement est paradisiaque pour les actions de la zone euro et européennes : l’euro va rester faible et pourrait descendre à 1,10 face au dollar, les taux d’intérêt resteront bas encore longtemps, et la Banque centrale européenne (BCE) vient d’annoncer un plan d’assouplissement quantitatif. » S’ajoutent des effets d’aubaine générés par la baisse du prix du pétrole en 2015 et 2016, malgré ses effets déflationnistes.
Certes, le PE (cours de bourse sur bénéfice) est désormais proche de sa moyenne historique de 14-15. Le marché n’est donc pas spécialement attractif.
Toutefois, les anticipations font ressortir une hausse de 12% des bénéfices pour 2015 et de 11% pour 2016, contre seulement 5% l’an dernier - première croissance positive depuis cinq ans - alors que la conjoncture était moins favorable.
Ce marché présente donc un fort potentiel d’appréciation. Mais celui-ci reste soumis au rythme de hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale. « Si elle intervient en juin, comme nous le pensons, les marchés ne devraient pas en pâtir », estime Cyrille Collet. « En revanche, si la Fed augmente aussi ses taux aux mois d’août et de septembre, le marché de taux américains pourrait connaître des turbulences desquelles la zone euro ne sortirait pas indemne. » L’année s’annonce donc bien orientée pour les actions mais volatile avec de possibles points d’entrée au printemps si cela se précipite sur les attentes de juin (ndlr, hausse des taux). Le risque le plus probable serait une mauvaise interprétation de la communication de la Fed.
Autre facteur de soutien aux actions de la zone euro : les flux. « Les investisseurs anglo-saxons n’ont pas encore joué la reprise européenne », note Cyrille Collet.
Les fonds actions européennes représentent seulement 9% des encours des fonds actions mondiaux alors qu’ils constituent 30% de la capitalisation mondiale.
De même, les fonds actions internationales sont, en moyenne, souspondérés en actions européennes. Et quand ils en détiennent, ils ont un biais très défensif. Cependant, ces investisseurs ont plutôt bien accueilli l’annonce du quantitative easing par la BCE, ce qui laisse présager un potentiel important et un retour à la moyenne en termes de flux en Europe.
Faiblesse des taux, de l’euro et des prix du pétrole, quantitative easing, retour des investisseurs, revalorisation des actions... L’alignement des planètes semble donc favorable aux marchés européens. Dans ce contexte, les équipes de gestion actions de CPR Asset Management privilégient les thématiques de haut rendement et surtout de consommation.