Nombre d’investisseurs ont tendance à considérer que les actions, à défaut de délivrer une performance boursière par leur valorisation, redeviennent des placements de rendement. Cette conception nous paraît erronée. C’est une illusion de parler d’une action comme placement de rendement :
Tout d’abord parce que le risque de perte en capital est important et inhérent à la classe d’actifs, à plus forte raison dans un contexte de marché volatil et baissier (après le rebond « technique » d’octobre, le Cac 40 vient de céder 12% en un près d’un mois).
Jusqu’en 1959, les rendements du dividende étaient supérieurs aux rendements obligataires, ce qui constituait alors la norme. Puis, une inversion de cet écart de rendement s’est produite pour devenir la nouvelle norme durant environ 50 ans. Cet écart s’est à nouveau (...)
Le maintien du dividende est une hypothèse que les investisseurs considèrent comme acquis. Or, une entreprise n’a aucune obligation à verser du dividende, par contre elle a l’obligation de rembourser ses crédits et de payer les intérêts dus aux créanciers. En effet, en cas de baisse ou de non paiement de dividende, l’entreprise ne s’expose pas à la mise en jeu de covenants, ou ne risque pas de perdre sa notation. Alors que du côté du crédit, elle a beaucoup plus à perdre.
Compte tenu des difficultés macro-économiques, d’une liquidité qui risque d’être plus chère et moins accessible, du risque important de voir la croissance mondiale ralentir en 2012 (récession probable en Europe, Allemagne y compris), d’une croissance très faible aux USA et dans une moindre mesure chez les émergents, les entreprises vont être très prudentes dans leur politique de gestion financière.
Les taux de rendement attendus que l’on constate aujourd’hui à horizon 2012 voir 2013, sont basés sur des hypothèses de dividende et donc de croissance bénéficiaire qui peuvent être revues à la baisse, en particulier lorsque l’on va constater que la croissance des entreprises est moindre que prévue (voire en régression, si on est en récession sévère).
Par conséquent, nous préférons parler de rendement pour une obligation. Une entreprise qui aura de la croissance à long terme et qui investira, distribuera du dividende.Agnès Brulé
Par conséquent, nous préférons parler de rendement pour une obligation. Une entreprise qui aura de la croissance à long terme et qui investira, distribuera du dividende. A l’opposé, celle qui distribue du dividende élevé pour conserver ou attirer les investisseurs sans offrir des perspectives solides de croissance, présente un risque de déconvenue.