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Les frais du Brexit

Les études sur la « mort économique » du Royaume-Uni s’avèreraient très exagérées. Pourtant, le Brexit a fait des ravages, comme le montre aujourd’hui notre " Graphique de la semaine ".

Il y a quelques jours, le chroniqueur Thomas L. Friedman [1] du New York Times a déclaré que le Royaume-Uni "est un pays déterminé à se suicider sur le plan économique, mais qui n’arrive même pas à s’entendre sur la façon de se tuer". Quoique douloureusement lent, le processus de prise de décision à Londres semble être sur le point d’aboutir et la probabilité d’une fin pragmatique au « drame Brexit » se dessine de plus en plus. C’est pourquoi, comme pourrait le faire remarquer Mark Twain, les études montrant que le Royaume-Uni serait sur son lit de « mort économique » semblent être très exagérées.

L’absence de vraies difficultés économiques jusqu’à présent pourrait expliquer le fait qu’il est très difficile de trouver un accord raisonnable. En effet, l’économie britannique continue d’afficher des taux de chômage assez bas. Selon Eurostat, seulement 3,8% de la main-d’œuvre britannique est sans emploi. Selon la même définition, seuls l’Allemagne et les Pays-Bas s’en tirent mieux en Europe. Pour la France, ce chiffre est de 8,8%, soit le double du niveau du Royaume-Uni, tandis que l’Espagne et l’Italie affichent des taux à deux chiffres. Si l’on regarde en arrière, toutes les prévisions apocalyptiques autour de la sortie du Royaume-Uni se sont révélées fausses. Nous pourrions donc nous demander, « mais où est le problème ? »

Un examen plus poussé des dépenses d’investissement révèle cependant une évolution inquiétante. Depuis le référendum, au Royaume-Uni, la FBCF (Formation Brute de Capital Fixe) est pratiquement stagnante, comme le montre notre "graphique de la semaine". Comparé à certains de ses homologues de l’autre côté de la Manche, le Royaume-Uni a chuté du haut vers le bas. Ajustés pour tenir compte de l’inflation, les investissements britanniques en machines et en équipement ont diminué à un taux annualisé de 5,4 % depuis le référendum, en baisse par rapport au taux de croissance de 7 % enregistré auparavant. D’autres pays européens, quant à eux, continuent d’accélérer, l’Italie rattrapant le retard pris pendant la crise.

Les investissements actuels reflétant les emplois de demain, l’évolution de la production et les revenus du capital ne semblent pas être promis à un bel avenir à court terme.

Stefan Kreuzkamp Avril 2019

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