Le 11 janvier, nous avons publié un "graphique de la semaine" intitulé "De meilleurs perspectives pour les obligations HY". Nous avons fait valoir que les spreads, en particulier ceux des obligations européennes HY, s’étaient trop creusés. Per Wehrmann, responsable de la division European High-Yield chez DWS, a déclaré à l’époque que "nous nous attendions à ce que les spreads se resserrent au cours des 12 prochains mois".
Trois mois plus tard, les marchés se sont bien repris. Les écarts de high-yield en Europe, qui se négociaient à 500 points de base par rapport aux obligations souveraines au début de l’année, se sont resserrés à 380 points de base maintenant. Bien que ce chiffre soit encore élevé par rapport au début de 2018, Per Wehrmann ne veut pas devenir trop optimiste. Les facteurs que beaucoup blâment pour avoir contribué à la correction massive des marchés financiers à la fin de 2018 demeurent présents dans la plupart des cas. Les données économiques ne nous ont pas donné de raison d’être optimistes, en particulier en Europe. Les difficultés du secteur de l’automobile n’ont pas diminué. Les marchés attendent toujours une avancée dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Le seul changement majeur est un revirement de la politique monétaire. Le cycle de hausse des taux de la Réserve fédérale (Fed) passe du pilotage automatique à l’attentisme. Les taux ne devraient toutefois pas augmenter cette année.
Est-ce le moment de prendre quelques bénéfices sur les obligations HY européennes ? Per Wehrmann reste positif pour le moment, mais souligne qu’il faudra être plus vigilant dans les mois à venir. Bien que le faible niveau des nouvelles émissions soit favorable, "nous avons déjà vu le plus gros des écarts de performance pour l’année ", dit-il.