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Les prévisions pour l’année 2012 de Bob Doll, le gourou de BlackRock !

Selon Bob Doll, Stratégiste en chef de la gestion actions fondamentale de BlackRock, l’économie américaine parviendra encore à s’en sortir et, malgré la récession, la crise de la dette européenne va commencer à se résorber…

1. La crise de la dette européenne va commencer à se résorber, bien que l’Europe connaisse une récession.

Retour sur les prévisions 2011 de Bob Doll !

Sur les dix prévisions établies pour 2011, sept se sont révélées correctes, ce qui, note Bob Doll, « est tout à fait en ligne avec notre moyenne de long terme, qui se situe entre sept et huit prévisions exactes »…

La crise de la dette européenne a pesé sur l’ensemble des marchés et provoqué une intense volatilité en 2011, entraînant de lourdes pertes sur la plupart des actifs risqués. Cette crise représentera encore malheureusement le risque dominant en 2012. Après s’être complues dans l’inaction, les autorités – politiques et monétaires – ont opportunément pris la décision d’agir de manière constructive, même si leurs actions sont irrégulières. La voie à emprunter pour parvenir à une solution reste d’autant plus incertaine que les enjeux sont multiples et varient selon les pays et corps électoraux. Promouvoir une meilleure intégration budgétaire, créer les mécanismes assurant la mise en oeuvre des mesures d’austérité et générer de la croissance économique sont des objectifs difficiles, qui paraissent difficilement conciliables.
Nous pensons néanmoins que toutes les parties prenantes sont conscientes de la gravité de la crise et poursuivront leurs efforts afin d’éviter une catastrophe. En tout état de cause, il nous semble clair que l’ampleur des problèmes de l’Europe devrait conduire la région à connaître cette année une récession (que l’on espère modérée).

2. L’économie américaine parviendra encore à s’en sortir.

L’économie américaine a terminé l’année 2011 plus solide qu’elle ne l’avait entamée, même si sa croissance reste sans éclat. Compte tenu du processus de désendettement, la croissance devrait demeure inférieure son rythme tendanciel, mais le pays devrait encore pouvoir éviter la récession. Forts de la bonne santé de leurs entreprises et de l’amélioration de la consommation des ménages, mais à court de ressources financières au plan fédéral, les Etats-Unis afficheront des taux de croissance variables, mais positifs, pour chacun des quatre trimestres de 2012, ce qui devrait porter la croissance annuelle du PIB à 2 - 2,5 %.
Assurer un rythme au moins modéré de créations d’emplois sera décisif pour inverser la tendance à la dégradation de la confiance des entreprises et des ménages. La faiblesse des taux d’intérêt et de l’inflation, tout comme l’arrivée à un point de retournement du marché immobilier résidentiel, pourraient soutenir l’économie dans cette phase de tâtonnement. La récession en Europe de même que les difficultés d’ordre budgétaire constitueront cependant des obstacles non négligeables.

3. Malgré le ralentissement de leur croissance, la Chine et l’Inde généreront plus de la moitié de la croissance économique mondiale.

Les économies émergentes continuent d’apporter une contribution essentielle à la croissance mondiale, à court comme à long terme. La Chine et l’Inde jouent des rôles majeurs du fait de leur taille et de leur rythme de croissance. Si leurs économies devraient connaître une progression moins rapide cette année qu’en 2011, ces deux pays généreront quand même plus de la moitié de la croissance mondiale de 2012. La Chine devrait, selon nos prévisions, représenter plus de 40 % de la croissance mondiale, l’Inde et les Etats-Unis y contribuant chacun à hauteur de 15 %. Récemment encore, l’accélération de l’inflation sur les marchés émergents a conduit les autorités à relever les taux d’intérêt et/ou renforcer les exigences en termes de réserves obligatoires des banques afin de freiner la hausse des prix et d’empêcher une surchauffe. Nous tablons sur un inversement de ce processus dans le courant de 2012.

4. Les bénéfices des entreprises américaines afficheront une croissance modérée, mais inférieure aux attentes, pour la première fois depuis la Grande Récession.

L’année 2011 a été marquée par la solidité des résultats des entreprises. Les bénéfices par actions du S&P 500 ont continuellement dépassé les prévisions, progressant d’environ 14 % en dépit d’un contexte macroéconomique plutôt défavorable. Cette tendance des entreprises à faire mieux que prévu remonte au début de la reprise économique en 2009, mais nous pensons qu’elle approche de son terme. Nous estimons que la croissance bénéficiaire va ralentir en 2012 et ne dépassera pas les anticipations (qui se situent actuellement à 108 dollars), pour la première fois sur le cycle en cours. Les bases de comparaison deviennent moins favorables, le dollar s’est quelque peu apprécié, les marges bénéficiaires ne sont guère susceptibles de s’améliorer davantage et la croissance hors des Etats-Unis décélère.
Dans ce contexte, les publications de résultats devraient se révéler acceptables, mais pas spectaculaires.

5. Les taux du Trésor vont augmenter et les spreads de crédit, diminuer.

Les investisseurs demeurant réfractaires au risque, défendre des hausses de taux d’intérêt s’est révélé vain depuis quelque temps. Néanmoins, il arrivera un moment où le monde connaîtra soit un environnement de pressions déflationnistes justifiant des taux d’intérêt très faibles, soit un environnement où les risques déflationnistes se dissipent quelque peu. Nous jugeons cette dernière hypothèse plus vraisemblable. Si la « prime de crise » qui a jusqu’ici pesé sur les prix des actifs risqués et sur les taux du Trésor commence à diminuer en 2012, ces taux devraient enregistrer une hausse. C’est ce que nous anticipons, sachant qu’au nombre des problèmes qui se posent, la crise de la dette souveraine européenne est le premier à pouvoir connaître une amélioration. Si ce risque s’atténue, les actifs risqués devraient signer de meilleures performances, et les spreads de crédit devraient tous se resserrer. Accessoirement, nous ne sommes pas encore convaincus que le lancement par la Fed d’un troisième programme d’assouplissement quantitatif de grande envergure est acquis, à moins que les marchés du crédit européens ne se grippent davantage et/ou que l’économie américaine ne se dégrade nettement.

6. Les actions américaines afficheront des progressions à deux chiffres alors que les multiples enregistreront une hausse modérée pour la première fois depuis la Grande Récession.

Nous anticipons une augmentation des bénéfices des entreprises d’environ 6 % en 2012. Le cas échéant, et si les actions continuent de produire des rendements aux alentours de 2 %, une légère amélioration des valorisations suffirait à assurer une hausse à deux chiffres des actions en 2012. Divers risques, qui sont source d’inquiétudes, et au premier rang desquels figure l’hypothèse d’une contagion de la crise financière européenne, pèsent sur les valorisations. Après s’être contractées d’environ 15 % en 2011, les valorisations devraient croître modérément en 2012 grâce à l’amélioration de la confiance des investisseurs sous l’effet conjugué d’une croissance économique acceptable, sans risque de récession, de la faiblesse persistante de l’inflation et des taux d’intérêt, et d’une modeste progression de créations nettes d’emplois. La bonne santé financière des entreprises devrait constituer également un facteur de soutien. Il faut souligner que, comme pour bon nombre de nos prévisions, nous ne jugeons pas qu’un retour à une situation d’essor économique soit nécessaire pour que les actions américaines enregistrent une progression convenable : le simple fait d’éviter un scénario de type Némésis devrait suffire.

7. Les actions américaines surperformeront les autres marchés d’actions mondiaux pour la troisième année consécutive.

Le marché d’actions américain a tiré son épingle du jeu au cours des deux dernières années. En 2011, les valeurs américaines sont restées stables et ont nettement surperformé les autres marchés d’actions mondiaux, qui pour bon nombre d’entre eux ont accusé des baisses à deux chiffres. Fortes d’une croissance bénéficiaire raisonnable et de valorisations séduisantes, les actions américaines seront selon nous en mesure de signer de nouvelles surperformances en 2012. Une croissance modeste de l’économie et des résultats d’entreprises y suffira, au regard de la récession qui attend l’Europe et du malaise économique japonais. La nette sous-performance des marchés émergents est largement imputable aux mesures de resserrement monétaire qui ont été prises par les autorités en réponse aux craintes d’inflation, et qui ont entraîné un ralentissement économique. A un moment donné, peut-être dans le courant de 2012, les actions émergentes surperformeront de nouveau, mais il est selon nous trop tôt pour prendre ce pari aujourd’hui.

8. Dividendes et rachats d’actions vont atteindre un niveau record.

Les montants consacrés par les entreprises américaines à l’augmentation de leurs dividendes et au rachat d’actions ont bondi d’environ 35 % en 2011. Malgré tout, la trésorerie, exprimée en pourcentage des profits, destinée à ces dépenses demeure inférieure à sa moyenne de long terme. Par conséquent, il est possible que les montants dédiés aux relèvements de dividendes et rachats d’actions progressent encore de 20 %, voire davantage, en 2012, dépassant ainsi les niveaux records observés en 2007. Par ailleurs, les entreprises ont utilisé l’an dernier leur trésorerie à des fins d’acquisitions, et devraient continuer de le faire cette année compte tenu de la faiblesse qui caractérise les valorisations et les rendements des liquidités.

9. La santé et l’énergie surperformeront les services aux collectivités et les financières.

En termes sectoriels, nous privilégions un secteur défensif et un secteur cyclique. La santé devrait profiter d’une croissance bénéficiaire toujours solide et prévisible, à laquelle s’ajoutent des valorisations raisonnables. Au sein des secteurs cycliques, nous choisissons l’énergie, qui est bon marché à l’aune historique, mais également par rapport à l’ensemble du marché et aux prix du pétrole. Les valeurs financières en revanche accusent des sous-performances depuis plusieurs années ; elles pourraient connaître une reprise à un moment donné, mais l’heure n’en est sans doute pas encore venue. Nous les sous-pondérons en raison des inquiétudes persistantes quant au potentiel de croissance des chiffres d’affaires, aux risques réglementaires et aux incertitudes en matière de crédit. Enfin, nous considérons que les services aux collectivités sont surévalués, notamment à la lumière de leurs piètres perspectives de résultats.

10. Les Républicains s’empareront du Sénat, conserveront la Chambre des représentants et remporteront l’élection présidentielle.

Prédire l’issue d’élections est toujours très dangereux, et en évaluer l’impact est encore plus difficile. A ce stade, nous estimons que les Républicains ont de grandes chances de conserver la majorité à la Chambre des représentants, même s’ils y perdent quelques sièges, et qu’ils ont des chances raisonnables de s’emparer du Sénat et, bien qu’il s’agisse d’un pari très différent, de conquérir la présidence. Cette dernière prévision est particulièrement délicate compte tenu des avantages que confèrent à Obama le fait d’être le président sortant, le trésor de guerre destiné à sa campagne et les incertitudes quant à l’identité du candidat républicain. Ses chances de réélection dépendront de manière cruciale de sa cote de popularité et du taux de chômage, deux paramètres qui pour l’instant ne jouent guère en sa faveur. Du point de vue des marchés, soulignons que, historiquement, les performances des actions sont plus solides lorsque les Républicains tiennent le Congrès, quel que soit le parti dont est issu le président.

Janvier 2012

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