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Les turbulences au Moyen-Orient : Impact sur l’activité économique et les actifs risqués.

Il n’existe pas de réponse claire compte tenu de la fluidité de la situation et de l’incertitude entourant l’éventuelle propagation des violences...

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La propagation de la violence au Moyen-Orient a bouleversé l’environnement boursier la semaine dernière. Le pétrole a grimpé à l’annonce de l’extrême violence de la répression en Libye par un régime désireux de s’accrocher coûte que coûte au pouvoir. Les marchés actions ont chuté, on a observé une fuite vers la qualité sur les marchés obligataires, et les traditionnelles devises refuges ont progressé, à l’image du franc suisse et du yen, avant un rebond des actions vendredi. Plusieurs questions nous ont été posées à propos de l’impact de la situation au Moyen-Orient pour l’activité économique et les actifs risqués. Il n’existe pas de réponse claire compte tenu de la fluidité de la situation et de l’incertitude entourant l’éventuelle propagation des violences. Sans revendiquer d’expertise géopolitique, les derniers événements peuvent être mis en perspective.

En termes réels, le pétrole est proche d’un record absolu. Selon les données historiques de la Revue statistique sur l’énergie dans le monde de BP (juin 2010) mises à jour pour refléter l’évolution récente des prix, à 110 dollars le baril (s’il se maintient à ce niveau), le Brent afficherait son prix corrigé de l’inflation le plus élevé depuis 1864. En valeur réelle, le prix du brut excéderait les pics de 2008 (lorsque le prix au comptant s’était hissé à 150 dollars le baril) et de 1980 (après la chute du Shah d’Iran). Cette comparaison suppose que le pétrole reste au niveau actuel, ce que les saoudiens affirment vouloir empêcher en augmentant la production.

La Libye produisait 1,6 million de barils/jour jusqu’aux interruptions de production ces derniers jours. L’Europe est affectée car elle importe 21 % de son pétrole d’Afrique, dont la moitié en Libye. En 2009, la Libye comptait pour 3,3 % des réserves prouvées mondiales de pétrole (0,3 % pour l’Egypte). Au plan historique, cette situation peut-être comparée à celle de l’Iran qui représentait en 1980 8,7 % des réserves mondiales de brut. Aussi, pour que la situation actuelle reste gérable au regard de son impact économique potentiel, les marchés vont croiser les doigts pour que l’agitation ne gagne pas l’Arabie Saoudite (20 % des réserves totales), l’Iran (10 %), l’Iraq (9 %), le Koweït (8 %) ou les Emirats Arabes Unis (7 %).

L’impact de la hausse du prix du pétrole sur le PIB réel mondial est incertain. En règle générale, il est dit qu’une hausse (durable) de 10 dollars le baril ampute la croissance mondiale d’environ 0,5 %. Selon un courtier sell-side, historiquement, il tend à y avoir un effet négatif sur l’activité lorsque la consommation mondiale de pétrole atteint 5,5 % du PIB. Il estime également que ce risque se concrétiserait si le pétrole franchissait 120 dollars le baril. Cependant, l’économie mondiale connaît une solide reprise à en juger par les dernières statistiques économiques, ne serait-ce qu’au cours de la semaine dernière. De plus, l’économie américaine continue de surprendre agréablement, l’indice de surprise économique de Citigroup étant au plus haut depuis 2008.

David Shairp Mars 2011

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