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Marchés actions ou actifs prudents... un dilemme difficile à résoudre pour l’investisseur !

Le bilan est édifiant pour le CAC 40, qui culminait à 6 922 points le 4 septembre 2000, contre 3 672 points dix ans après...

Une décennie de perdue pour les actionnaires...

Le bilan est édifiant pour le CAC 40, qui culminait à 6 922 points le 4 septembre 2000, contre 3 672 points dix ans après. L’investisseur a ainsi perdu 46.95% hors dividendes, 29.55% dividendes compris.

Dans le même temps, les obligations souveraines de la zone euro à échéance 7/10 ans ont enregistré une performance de +83.35% (+48% pour un placement en fonds Euro rémunéré à 4% net par an). Le risque que porte l’actionnaire en investissant sur l’indice CAC 40 n’a clairement pas été rémunéré sur la période, l’écart de performance avec les obligations européennes étant de 130.30% hors dividendes et de 112.90% avec dividendes.

La performance décevante des marchés actions est le résultat de plusieurs crises qui ont émaillé notre quotidien depuis 10 ans : surévaluation des secteurs Telecoms avec la nouvelle économie, attentats du 11 septembre puis récession, crise des Subprime avec la faillite de Lehman Brothers puis récession, crise des dettes publiques depuis mai 2010.

Déserter les marchés actions sur les niveaux actuels ?

La réaction des investisseurs (privés et institutionnels) est légitime : ils désertent les actions au profit des placements actuellement plus sûrs, comme les obligations souveraines allemandes ou l’immobilier. La grande volatilité des performances conforte ces choix. Le S&P 500 a par exemple enregistré des performances extrêmes, + 6,88% en juillet (meilleur mois de juillet depuis 1970) contre - 4,74% en août (plus mauvais mois d’août depuis 2001).

Peut-on pour autant se contenter du rendement des marchés obligataires américain (2.78 % à 10 ans) et allemand (2.39 % à 10 ans), aujourd’hui très bas ? Les obligations d’entreprises de bonne qualité offrent à leur tour des rendements de moins en moins attractifs pour l’investisseur (Carrefour à 10 ans : 3.30%, Air Liquide à 10 ans : 3%, Schneider à 10 ans : 3.10%). Avec un marché monétaire offrant une rémunération de 0.35% pour l’Eonia, les marchés actions offrent dans l’absolu les rendements les plus rémunérateurs : 4.30% pour le marché français, 3.70% pour le MSCI Europe, 2.10% pour le marché américain... ce qui est totalement paradoxal puisque les actions sont normalement recherchées pour la valorisation en capital et non pas prioritairement pour le rendement du dividende (même si le dividende explique la moitié de la performance d’une action sur le long terme). Cela signifie que les investisseurs ont une perception extrême du risque de perte en capital, liée à la détention d’actions. Ils ne croient pas en la capacité des entreprises à générer de la croissance dans les années à venir, puisque le dividende d’une action est quasiment équivalent au coupon d’une obligation !

- Exemples :
Rendement du dividende Action Schneider : 3.44%
Rendement du coupon de l’obligation Schneider à 10 ans : 3.10%
Rendement du dividende Action Air Liquide : 2.70%
Rendement du coupon de l’obligation Air Liquide à 10 ans : 3%.

Et pourtant depuis plusieurs mois, la situation microéconomique est globalement plus saine que le contexte macroéconomique. Les entreprises ont montré que leurs capacités de résistance et d’adaptation étaient supérieures à celles des Etats, que leur management était plus clairvoyant que les politiques budgétaires nationales.

Se réexposer aux marchés actions, en privilégiant la valeur intrinsèque de l’entreprise à long terme

Pour notre part, nous sommes certains que l’investisseur qui initie ou renforce ses positions sur les marchés d’actions au cours des semaines et mois à venir sera largement récompensé par son biais contrariant et par son « courage ». N’oublions pas que les performances des indices ne donnent qu’un éclairage de la performance des actions, bon nombre de gérants actifs qui s’attachent en premier lieu à la valeur des entreprises, ont réalisé de très bonnes performances sur cette décennie perdue.

Après avoir privilégié un biais prudent depuis plusieurs mois, nous pensons qu’il faut revenir à des positions plus investies sur les actions. Les titres de sociétés bien gérées, bien capitalisées, faiblement endettées et disposant d’une grande visibilité sur la croissance de leur chiffre d’affaire, retiennent toujours notre attention. Parmi les valeurs renforcées : l’Oréal, Bureau Veritas, Virbac. Edenred entre également en portefeuille.

Les résultats des entreprises, révisés à la hausse pour 2010 et 2011, font apparaître des niveaux de valorisation attractifs puisque dans le même temps les marchés ont baissé : PE MSCI Europe : 11.6 fois pour 2010 et 9.8 fois pour 2011. Par ailleurs, les opérations de fusions-acquisitions redémarrent en raison du faible coût du crédit, de la valorisation attractive des cibles et de la bonne santé financière des acheteurs. Attention toutefois à l’environnement macroéconomique, toujours difficile. L’effort de désendettement continuera de peser sur la croissance des USA et de l’Europe.

Christophe Brulé Septembre 2010

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