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Nourrir et préserver la planète

La pandémie de Covid-19, crise sanitaire et économique, a engendré un risque de pénurie alimentaire, augmenté la malnutrition et mis en lumière la nécessité d’opérer une transition rapide vers une agriculture durable, plus respectueuse de l’environnement et des Hommes.

Nourrir près de 10 milliards d’êtres humains en 2050 tout en luttant contre le changement climatique représente un défi majeur qu’il est impératif de relever dès aujourd’hui. Les initiatives se multiplient et des solutions existent, développées par des entreprises innovantes, pour répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux présents et futurs.

DO MORE WITH LESS

Pour répondre à la demande alimentaire de demain, avec les pratiques actuelles, il faudrait augmenter la superficie mondiale des terres de 593 millions d’hectares, ce qui correspond à près de deux fois la taille de l’Inde, alors qu’une gestion raisonnée des terres est cruciale pour préserver les écosystèmes. Améliorer les rendements tout en protégeant la biodiversité et en utilisant efficacement les ressources disponibles constitue une alternative à l’extension des terres cultivables.

Le développement des aliments d’origine végétale contribue à une agriculture plus durable, car ils impactent moins que les aliments d’origine animale. Ainsi, le bétail ruminant (bovins, ovins et caprins) utilise deux tiers des terres agricoles mondiales et produit environ 50% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la filière agricole. Pour réduire les émissions de GES d’ici 2050, 20% de la population mondiale devrait réduire sa consommation moyenne de viande de ruminants de 40% par rapport à 2010.

L’agriculture fait face à des problématiques environnementales de taille, mais également sociales et de gouvernance. L’alimentation joue un rôle positif comme négatif au regard de l’obésité, une pandémie qui soulève d’importantes questions de santé publique. 800 millions de personnes souffrent d’obésité en 2021, dont huit millions de Français (17% de la population totale), d’après l’OMS. Plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids en 2016, dont plus de 650 millions étaient obèses.

Par ailleurs, les subventions publiques accordées aux différentes filières agricoles n’intègrent pas suffisamment les critères de durabilité. Ainsi, certaines productions animales et alimentaires, à l’instar du sucre, bénéficient d’aides publiques importantes au contraire d’autres qui en bénéficient beaucoup moins comme la banane ou la tomate. Forte de ce constat, l’ONU plaide pour une réforme visant à promouvoir une meilleure nutrition et aider à lutter contre le changement climatique.

L’AGROECOLOGIE, UNE SOLUTION CONCRÈTE

L’alimentation de demain doit aller dans le sens de produits traçables, privilégiant les circuits courts, sains pour les individus, le climat et la biodiversité. La promotion de filières durables et équitables, favorisant l’économie circulaire, devient une priorité pour accélérer la transition vers une agriculture plus vertueuse pour la planète et ses habitants.

Moringa, stratégie pionnière qui investit en Afrique et en Amérique latine dans des projets d’agroforesterie associant arbres et cultures pour accroître les synergies des écosystèmes, constitue un exemple à échelle locale mais réplicable plus largement, pour contribuer à l’avènement d’un nouvel ordre alimentaire.

Un pilier de cette stratégie est la transformation industrielle sur place des matières premières pour capter la valeur ajoutée et former la population locale à de nouveaux métiers plus rémunérateurs. L’approvisionnement des entreprises dépend presque exclusivement des petits producteurs qui sont accompagnés pour la certification biologique ou qui peuvent bénéficier d’autres soutiens tels que des prêts préalables à la récolte ou la formation à des pratiques agroécologiques. 12 000 producteurs collaborent avec ces entreprises qui créent environ 2 000 emplois et impactent positivement plus de 16 000 hectares de terres.

L’AGRICULTURE 4.0, LE FUTUR DE L’ALIMENTATION

L’agriculture a déjà connu trois mutations majeures dans son histoire contemporaine, chacune liée à une augmentation de la consommation qui n’était pas satisfaite par l’offre. Aujourd’hui, ces catalyseurs reviennent (croissance démographique, augmentation globale du niveau de vie, baisse des rendements agricoles), couplés à une prise de conscience environnementale. Le modèle mondialisé actuel devient donc obsolète.

Pour répondre aux défis du 21ème siècle, changer notre façon de produire et de consommer, l’agriculture doit se réinventer et entamer sa 4ème évolution. Elle doit devenir respectueuse de l’environnement, viable économiquement et socialement responsable. Selon nous, trois domaines d’activité répondent à la nécessité de transformation du secteur :

  • L’introduction de l’agro-botique et de l’intelligence artificielle avec l’utilisation du cloud computing, de la robotique et de l’automatisation des tâches comme substituts aux produits chimiques, à la mondialisation et au déclin de la population agricole.
  • L’agriculture alternative avec l’émergence de l’agriculture verticale hors sol géographiquement proche du consommateur.
  • La réduction des déchets et de la logistique avec une diminution du gaspillage alimentaire, la réutilisation de l’eau, la préservation de la biodiversité et la réduction des emballages.

Edmond de Rothschild (France) Octobre 2021

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