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« Nous pensons que la transition environnementale se poursuivra, même dans ce nouvel environnement politique »

Après son investiture le 20 janvier, le président Trump a publié une série de décrets et de déclarations, portant sur l’immigration, la politique climatique, l’énergie et d’autres sujets. Les différents sujets et actions envisagées avaient été bien médiatisés et annoncés avant le jour même, et contenaient peu de surprises.

L’analyse de Thomas Hohne-Sparborth - Responsable de la recherche en développement durable chez Lombard Odier Investment Managers

Une fois de plus, le président Trump a donné l’ordre de se retirer de l’Accord de Paris, initialement signé en 2015. C’est la deuxième fois que les États-Unis se retirent, après avoir réintégré l’accord sous le mandat du président Biden. Si le retrait des États-Unis sera une déception pour beaucoup, il a été largement anticipé par les marchés et les investisseurs. Au cours de la dernière présidence de Trump, lorsque les États-Unis se sont également retirés, ce retrait a suscité la création de la grande coalition « We Are Still In », réunissant des États, des villes et des entreprises qui ont signalé leur engagement continu en faveur des objectifs climatiques. Au cours de ce même mandat, les coûts de l’énergie solaire, des batteries et des véhicules électriques ont continué à baisser, et les marchés de ces produits se sont développés à l’échelle mondiale. Au même moment, malgré le soutien politique de l’administration au charbon, au moins 11 compagnies d’électricité au charbon ont fait faillite, n’étant plus en mesure de rivaliser avec les nouvelles sources d’énergie.

La première présidence de Trump a renforcé notre conviction que pour que les transitions économiques, technologiques ou environnementales soient un succès, elles doivent avant tout être guidées par des principes économiques solides.

Nous pensons que la transition vers une économie électrifiée et alimentée par des énergies renouvelables se produira. Notamment parce ce qu’elle génère des avantages notoires sur le coûts, la modularité et les principes d’ingénierie de base.

La transition environnementale et énergétique devrait, avant tout, être considérée comme une révolution technologique

Le soutien politique joue un rôle majeur dans la transition. Le développement d’autres technologies, notamment l’hydrogène ou le CSC, qui ne sont pas encore rentables, pourrait justement être retardé par ce manque de soutien politique Les marchés ont anticipé cette nouvelle donne et ajusté leurs projections au cours des derniers mois.

Nous pensons que la transition environnementale se poursuivra, même dans ce nouvel environnement politique. Si l’attention focalisée sur le climat et la décarbonisation s’oriente vers l’infrastructure et l’accessibilité financière, il s’agit en fin de compte des deux faces d’une même médaille.

Chez Lombard Odier, nous avons nous-mêmes adopté très tôt le point de vue selon lequel la transition environnementale et énergétique devrait, avant tout, être considérée comme une révolution technologique.

Nous pensons que l’administration de Trump ouvrira de nouvelles opportunités en matière d’investissement durable en se penchant sur des sujets tels que :

  • les directives alimentaires et les additifs
  • le soutien à la technologie et la poursuite de la numérisation de l’économie, qui est un élément essentiel des transitions vers des systèmes de consommation et industriels plus efficaces
  • la conduite autonome, même si les motivations de l’administration ne sont pas nécessairement environnementales, toute mesure de ce type apportera un soutien indirect à l’adoption des véhicules électriques
  • la relocalisation des industries stratégiques telles que les semi-conducteurs, les batteries et d’autres segments.

Thomas Höhne-Sparborth 22 janvier

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