En avril, nous avons rétrogradé notre opinion des petites capitalisations américaines à négative, car les valorisations nous paraissaient extrêmement tendues. Depuis ces titres ont nettement sous-performé, mais les valorisations sont encore élevées.
De plus, d’autres facteurs que ceux des prix justifient notre opinion négative. On peut voir en effet sur le Graphique 1 ci-après que les investisseurs se montrent trop optimistes en termes de croissance des bénéfices des petites entreprises américaines (par rapport aux grandes et aux autres marchés des petites valeurs).
D’autre part, les petites sociétés sont les premières à bénéficier de l’excédent de la liquidité apporté par les banques centrales. Si l’impact du durcissement des conditions de crédit n’est pas toujours le même selon les périodes étudiées, on voit dans le Graphique 2 qu’à la différence des grands groupes, les petites sociétés n’ont pas profité du faible coût de la dette pour désendetter leurs bilans. Ceci laisse à penser qu’en comparaison avec les cycles précédents, les petites capitalisations sont donc plus vulnérables à un resserrement des conditions de liquidité.
Pourtant, plusieurs raisons portent à croire que les petites valeurs vont enregistrer des performances en hausse. Comme on le voit dans le Graphique 3, une grande proportion de la surévaluation des petites capitalisations américaines se concentre dans deux secteurs : les biens de consommation de base et l’énergie.
Dans ce dernier secteur, ce sont surtout les entreprises d’équipements énergétiques, de forage et de services qui sont surévaluées, profitant de la manne des gisements de schiste.
Toutefois, ces valeurs ont nettement reculé ces temps-ci avec la correction des cours pétroliers, et il est important de savoir qu’elles présentent un potentiel de redressement à court terme.
La vigueur du dollar américain pourrait aussi apporter un soutien aux petites sociétés étant donné leur plus forte exposition au marché domestique.
Pour l’heure, cependant, la hausse du dollar suscite des craintes quant à la croissance pour les entreprises de petite taille plus cycliques.
Nous ne pensons pas que le moment soit encore venu de relever notre opinion, mais il nous semble que le pire est passé.