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Philippe Ferreira : « L’alternatif est clairement une classe d’actifs à privilégier en 2014 »

Philippe Ferreira, responsable de la recherche pour la plate forme de comptes gérés Lyxor Asset Management, recommande une allocation en actifs alternatifs comprise entre 5 et 10% pour les investisseurs européens selon son degré de familiarité avec la classe d’actif…

Next-Finance : Dans un contexte 2014 marqué par une remontée des taux et une hausse modéré des actions, l’alternatif est-elle la classe d’actifs à privilégier ?

Philippe Ferreira : Oui, l’alternatif est clairement une classe d’actifs à privilégier en 2014 car en termes relatifs, l’environnement de marché devrait être moins favorable pour la gestion traditionnelle, en raison notamment de la fin annoncée de la politique monétaire expansionniste américaine. De quoi permettre aux stratégies alternatives de tirer leur épingle du jeu dans un contexte qui devrait s’avérer plus difficile que l’an dernier.

Avec des hausses attendues de la dispersion des actions et des fusions acquisitions en 2014, quelles stratégies alternatives paraissent les plus appropriées ?

Effectivement, en ce début d’année, plusieurs stratégies nous paraissent particulièrement bien appropriées face à cette double constatation. Il s’agit d’une part des fonds alternatifs, dits « Even driven », en particulier ceux de type « Merger Arbitrage », spécialisés sur les opérations de fusions acquisitions, qui sont susceptibles de bénéficier à plein de la multiplication des opportunités d’arbitrage entre les titres des différents acquéreurs et ceux des sociétés cibles. Face à la hausse de la dispersion des actions - que nous constatons notamment sur l’indice boursier américain S&P 500 - ce sont les gérants de fonds alternatifs « Long/Short Equity » qui devraient tirer profit de ce phénomène, en particulier à travers leur expertise en matière de sélection de titres.

Face à la hausse de la dispersion des actions - que nous constatons notamment sur l’indice boursier américain S&P 500 - ce sont les gérants de fonds alternatifs «Long/Short Equity» qui devraient tirer profit de ce phénomène, en particulier à travers leur expertise en matière de sélection de titres.
Philippe Ferreira, Lyxor AM

De nombreux institutionnels ont montré leur défiance vis-à-vis des stratégies CTAs. Le manque de tendance ne risque-t-il pas de les pénaliser également en 2014 ?

L’an dernier, les CTAs ou fonds « Managed Futures » ont connu effectivement une année difficile. Cette tendance se confirme au premier trimestre 2014, en particulier pour les CTAs long terme qui ont pour objectif de capturer les tendances de marché sur longue période, sur les principales classes d’actifs.

Certains CTAs court terme, ceux-qui ont adapté leurs modèles de trading au nouvel environnement, ne pourraient pas néanmoins tirer leur épingle du jeu ?

Oui, vous avez raison. On observe effectivement que certains CTAs court terme réussissent à tirer leur épingle du jeu, en dépit du contexte actuel. Ces fonds affichent en effet des performances positives depuis le début de l’année, notamment grâce à une meilleure adaptabilité de leurs modèles de trading au changement d’environnement de marché.

Concernant le Crédit, avec des spreads au plus bas, faut-il investir sur du L/S Crédit avec un biais short ?

Les stratégies Credit ont été les plus performantes au sein du segment alternatif, au cours du premier trimestre 2014, avec le resserrement observé des spreads aux Etats-Unis et en Europe continentale, tant sur le marché du « High Yield » que celui de l’ « Investment Grade ». Nous avons un biais positif pour ce type de stratégies, malgré des spreads proches de leurs plus bas. En effet, nous pensons que nous allons assister à une poursuite de la situation de normalisation en Europe, notamment sur les pays périphériques comme la Grèce et le Portugal mais aussi sur les entreprises durement touchées par la crise, en particulier au sein du secteur financier européen.

Nous avons un biais positif pour les stratégies Crédit, malgré des spreads proches de leurs plus bas.
Philippe Ferreira, Lyxor AM

D’un point de vue institutionnel, comment apprécier et prendre en compte la complexité et le risque des différentes stratégies alternatives ?

Aujourd’hui, le risque est de plus en plus maîtrisé par les gérants de fonds alternatifs. Il faut dire que la base d’investisseurs sur cette classe d’actifs a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie ; les fonds de pension représentant à l’heure actuelle près de 2/3 des investisseurs. Il n’en reste pas moins qu’investir sur ce type de produits nécessite des ressources importantes pour être en mesure de bien appréhender la complexité des différentes stratégies disponibles. C’est la raison pour laquelle nous offrons à nos clients, à travers notre plate forme de comptes gérés, une présélection de différents gérants pour l’ensemble des stratégies alternatives.

Quelles contraintes d’investissement et de liquidité pour quel type de rendement ?

Les contraintes d’investissement sont liées d’une part à la capacité limitée de certaines stratégies alternatives et d’autre part à la mise en place du nouveau cadre réglementaire, notamment à travers l’application de la directive AIFM. En matière de liquidité, sur notre plate forme de comptes gérés par exemple, nos clients peuvent réaliser des souscriptions-rachats sur une base hebdomadaire. En revanche, il faut bien avoir à l’esprit que cette liquidité a un coût en termes de performance, notamment pour certaines stratégies peu liquides, investissant sur des titres « distressed ». Il y a d’ailleurs aujourd’hui un regain d’intérêt pour des stratégies moins liquides de la part des investisseurs afin de bénéficier de cette prime d’illiquidité.

Il y a donc un arbitrage liquidité/ rendement qui a évolué ces derniers temps en faveur de ce dernier. Nous nous adaptons à cette évolution en proposant des stratégies moins liquides.

En terme d’allocation, quelle proportion d’alternatif dans les portefeuilles ?

Dans les faits, les fonds de pension internationaux allouent par exemple jusqu’à 15% de leurs actifs sur l’alternatif, notamment aux Etats-Unis. En Europe, ce chiffre est plus faible (autour de 5%), notamment en France. Chez Lyxor Asset Management, nous recommandons une allocation comprise entre 5 et 10% pour un investisseur européen, selon son degré de familiarité avec la classe d’actif.

RF Juillet 2014

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