La direction de la Société Générale annonce avoir signé avec les organisations syndicales représentatives de l’entreprise, le mercredi 4 janvier, un accord sur les mesures sociales proposées pour accompagner le projet de réorganisation et d’adaptation des effectifs de la banque de financement et d’investissement (BFI) en France.
C’est la question que se posent les syndicats après la forte augmentation du nombre de licenciements dans la banque d’investissement cet été…
Environ 1500 suppressions de postes sont envisagées dont 880 en France. Selon la direction, cet accord de méthode permet, en amont de l’information et de la consultation des comités d’entreprises compétents, de définir un ensemble de mesures d’accompagnement et de garanties sociales pour les salariés concernés par les éventuels ajustements de postes.
Cette officialisation est loin d’être une surprise. En effet, de nombreuses rumeurs circulaient déjà à la suite de nombreux licenciements en été dernier. Un nom, "romeo", aurait même été donné à un programme officieux de réduction d’effectifs. La banque met donc un terme a toutes les supputations avec cet accord de méthode sur un plan de départs volontaires prétendument sans licenciement économique et départ contraint, et qui accorde la priorité aux reclassements internes au sein du Groupe avec la mise en place d’un Espace Conseil Reclassement et Emploi, de moyens de formation renforcés et d’aides à la reconversion professionnelle.
Néanmoins, les packages de départ devraient varier entre 30 000 € (Trente mille euros) et 2 900 000 € (Deux millions neuf cent mille euros).
Une annonce qui ressemble à une autre....
Si la banque ne fournit pas de détails précis sur le plan, on peut vraisemblablement imaginer que les modalités seront assez proches de celles du plan de départ proposé en 2009 aux employés de la filiale de gestion alternative, SGAM AI, à la suite de son absorption par Lyxor (Actuelle filiale de la BFI du Groupe Société Générale). La philosophie était identique et les conditions comprenaient notamment :
- Une répartition des employés en bénéficiaires directement éligibles au départ (poste supprimé) et les bénéficiaires indirects (poste non supprimé) mais éligibles sous réserve d’échange avec un bénéficiaire direct
- Un départ conditionné par un reclassement (au sein d’une autre boite, d’un projet entrepreneurial ou personnel ou enfin la réalisation d’une formation académique complémentaire). Une aide financière est disponible suivant les projets.
- Des bénéficiaires directs majoritairement issu du "front-office" avec un chèque de départ calibré sur les revenus perçus au cours des 12 derniers mois précédant la date effective de départ du plan et sur l’ancienneté au sein du groupe (environ 1 mois de revenus par semestre d’ancienneté)
Ce dernier point permet potentiellement de comprendre le choix de la date de départ : avril 2012, soit juste après le traditionnel mois de mars et le paiement des « bonus ». Cela peut permettre au groupe, qui versera vraisemblablement des "bonus" insignifiants ou nuls (en ligne avec la suppression du dividende et le contexte bancaire actuel) de réduire au minimum les revenus perçus sur les 12 derniers mois. De plus, la législation fiscale sur les ruptures conventionnelles et plans sociaux a évolué et l’impact pourrait être significatif pour les employés sur le départ. Néanmoins, les packages de départ devraient être compris entre 30 000 € (Trente mille euros) et 2 900 000 € (Deux millions neuf cent mille euros).
Des dégâts collatéraux à prévoir...
Si les licenciements ont affecté le personnel dans les banques françaises, le malaise y semble beaucoup plus large. Un haut cadre démissionnaire, y voit surtout le symbole éclatant d’un affaiblissement sans précédent des banques (...)
A ce jour, contrairement au Crédit Agricole qui arrête les activités de dérivés actions et commodities, la Société Générale se contente juste de « lâcher du lest ». Mais cela ne fera pas sans douleur pour certaines activités. En effet, les nombreux contrats de consulting (et CDD) qu’on retrouve en BFI ne seront pas renouvelés et tout porte à croire qu’une vague de plan sociaux frappera l’industrie du consulting à la suite des nombreuses restructurations des banques. Au delà de la finance, le monde de la prestation de service a aussi du souci à se faire, sans oublier bien sûr les nombreux étudiants qui continuent de rêver de la finance.
De plus, toujours à la lecture des décisions des groupes Société Générale et Crédit Agricole, on ne peut s’empêcher de penser aux salariés des structures issues d’une joint-venture entre les deux groupes : Newedge ou encore Amundi. A ce jour, rien d’officiel mais nul doute que les salariés ne dorment pas sur leur deux oreilles tant la pression psychologique doit être forte.
une lueur d’espoir ?
Tout n’est heureusement pas gris. Sans pour autant être exceptionnelles, certaines opportunités s’ouvrent aux employés expérimentés de la banque d’investissement. Tout d’abord avec l’arrivée et la volonté de croissance de certains « petits » acteurs qui débauchent dans les grandes banques. On pense notamment a Kepler Capital Markets ou encore EFG Financial Products. Quant aux banquiers ayant développé une forte expertise indispensable au bon fonctionnement d’un groupe bancaire, ils peuvent toujours se reconvertir en Solo Investment Banker.