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Qu’en est-il de l’inflation ?

Avant toute chose, rappelons qu’il y a tout juste un an, le marché était davantage préoccupé par la désinflation et que depuis plusieurs décennies, de puissants facteurs, comme la mondialisation, le vieillissement des populations ou encore la technologie, maintiennent l’inflation à un faible niveau dans nos économies modernes...

Avant toute chose, rappelons qu’il y a tout juste un an, le marché était davantage préoccupé par la désinflation et que depuis plusieurs décennies, de puissants facteurs, comme la mondialisation, le vieillissement des populations ou encore la technologie, maintiennent l’inflation à un faible niveau dans nos économies modernes.

Il faut donc être convaincu que la situation de l’économie mondiale a radicalement changé avant de s’inquiéter outre mesure de l’inflation. Ceci étant, la situation a changé et l’environnement économique pourrait devenir plus inflationniste que ce que nous avons connu au cours des dernières décennies.

Le monde a non seulement connu des mesures de relance d’une ampleur record, mais celles-ci s’avèrent bien plus préoccupantes que celles des cycles précédents : si après la crise de 2008, par exemple, les banques centrales ont mené une politique monétaire expansionniste de grande ampleur, les gouvernements ont toutefois poursuivi des politiques d’austérité avec une politique budgétaire généralement restrictive. La situation cette fois-ci est radicalement différente : les gouvernements et banques centrales poursuivent ensemble une stratégie expansionniste bien plus ouvertement qu’auparavant. Etant donné que de nombreux ménages sont dans une situation financière relativement solide et que la consommation est réduite, il semble probable dans ce contexte que nous assistions à un rebond important de la demande en 2021.

Si, à plus court terme, il peut y avoir des effets de base dus à la faiblesse du prix des matières premières en 2020 et à la pénurie des conteneurs maritimes, à l’avenir le salaire minimum américain et la hausse des prix alimentaires mondiaux constituent également des facteurs inflationnistes.

Par ailleurs, si l’inflation commence à croître, il me semble que les banques centrales hésiteront beaucoup plus que d’habitude à resserrer les conditions financières. Nous avons déjà observé la Fed passer d’un objectif d’inflation de 2% à un objectif moyen à long terme, lui donnant la liberté de tolérer davantage d’inflation après une période d’inflation plus faible. De plus, la dette publique ayant atteint des niveaux presque records, il y a une nette incitation à maintenir les taux directeurs ancrés à un niveau bas pendant un certain temps.

La grande question reste cependant de connaître les dommages à long terme causés à l’économie. L’hypothèse selon laquelle les nombreux chômeurs et personnes au chômage partiel retrouveront simplement leur emploi est-elle fondée ? L’année 2020 a-t-elle accéléré une économie déjà en mutation et conduit au déclin généralisé de certains secteurs et à des modes de travail qui entraîneront une concurrence des prix beaucoup plus faible dans les villes ? Le vrai probleme serait que l’hystérésis ne soit plus importante dans l’économie que sur les marchés.

Jim Leaviss Mars 2021

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