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Quoi de neuf ? Les actions européennes !

Les valorisations des actions européennes n’ont jamais été aussi basses depuis 25 ans. C’est ce que démontrent un certain nombre d’indicateurs, tel que le P/E de Shiller –le prix actuel des actions divisé par la moyenne des bénéfices des 10 dernières années. C’est donc le moment de se positionner.

Mais pas n’ importe où et pas n’importe comment. Nous croyons aux sociétés européennes exposées à la croissance mondiale dont l’activité est portée par des tendances structurelles qui vont s’exprimer sur plusieurs décennies.

Qu’y a-t-il de si intéressant à fabriquer des serre-joints, dont le coût moyen ne dépasse pas cinquante centimes d’euros, pour fixer des tuyaux ? Norma est une société allemande d’ingénierie industrielle, leader dans le domaine des produits de connexion, utilisés dans l’automobile et les systèmes d’irrigation. Les produits ont des applications critiques dans les systèmes, et leur faible coût unitaire joue en leur faveur, vu l’infime part qu’ils représentent dans le coût total du système. De plus, l’exposition à des thèmes de croissance structurelle comme des normes environnementales plus strictes ou l’accroissement du contenu technologique dans les produits finaux font que le marché adressable de Norma augmente à mesure que ses clients européens, américains ou asiatiques ouvrent de nouvelles usines dans le monde. Ni les Etats-Unis, ni le Japon, malgré leur formidable savoir-faire dans ce domaine, n’ont été capables de produire des entreprises en mesure de réellement concurrencer Norma, ce que confirment ses résultats financiers : des marges opérationnelles et un rendement sur les capitaux investis proches des 20%.

Umicore opère sur le marché à forte croissance du recyclage de métaux. Grâce à sa technologie propriétaire à Ultra Haute Température, Umicore recycle 26 terres rares récupérées à partir de bijoux, de batteries automobiles et de téléphones portables. Aujourd’hui, 7.5% des téléphones portables sont réellement recyclés, alors que la directive de L’UE du 12 juin oblige les états membres à recycler 65% des appareils électroniques d’ici 2020. Tout sourit à Umicore, qui bénéficie de solides marges opérationnelles (plus de 40% dans sa division recyclage) et de retours sur capitaux attractifs (16%).

Comme Norma et Umicore, de nombreuses sociétés européennes réalisent déjà la majorité de leur chiffre d’affaires hors d’Europe et sont aujourd’hui les leaders mondiaux dans leur domaine, comme le démontrent leur taux de croissance et le niveau de leur rentabilité, comparés à celui des meilleures sociétés américaines et asiatiques. On trouve des leaders bien connus dans l’agroalimentaire, le luxe ou la pharmacie. On découvre aussi tout un univers de sociétés plus petites qui sont numéro un ou deux sur des niches ultra-spécialisées à très forte valeur ajoutée dans les secteurs de la santé, l’énergie ou les biens durables. Ce vivier de sociétés de qualité dont le marché mésestime la force du positionnement concurrentiel et les possibilités de croissance sont un réservoir d’idées d’investissement et une garantie de performance à long-terme dès lors qu’elles sont achetées à bon prix.

Paradoxalement, les actions de ces leaders mondiaux européens offrent des valorisations qui ont rarement étaient aussi basses, et qui présentent à ces niveaux bien moins de risques en comparaison d’alternatives d’investissement soi-disant sans risques.

Le rendement des free cash flow- un indicateur mesurant la quantité de cash qu’une entreprise génère et qu’elle peut éventuellement distribuer à ses actionnaires en pourcentage de la capitalisation boursière – atteint aujourd’hui 11%. Un niveau qui n’a jamais été aussi élevé sur les marchés européens, sauf aux pires moments de 2009.
Le degré de peur qu’incorporent actuellement le cours des actions est flagrant lorsque ce rendement du free cash flow est comparé au rendement des Bunds allemands, l’actif considéré sans risque en Europe. Le rendement des obligations d’Etat allemandes de maturité 10 ans est aujourd’hui de 1.61%, conférant aux actions européennes un avantage assez phénoménal en termes de rendement de plus de 900 points de base.

Les risques de pertes auxquels s’expose un détenteur d’obligations souveraines allemandes de long-terme si les taux d’intérêt remontent. Si les taux à 10 ans allemands repassaient de 1.61% à 3%, niveau encore observé à la mi-2011, le bund perdrait 12% de sa valeur. Si ce même taux montait à 4%, le niveau d’il y a 4 ans, la perte serait alors de 20% ! De notre point de vue, les rendements proposés sur les bunds ne compensent pas l’ensemble des risques encourus. A l’inverse, un rendement sur les free cash flow au-delà de 10% sur les actions européennes nous semble être une compensation très généreuse.

Investir en actions euro aujourd’hui ? Oui, à condition de gérer trois risques majeurs : ne pas se tromper sur la qualité de l’actif sous jacent, le payer au juste prix et résister à la tentation de vendre les jours de tempête boursière.

La solidité du positionnement d’une société se vérifie en étudiant la chaîne de valeur et en choisissant les sous-segments qui disposent des barrières à l’entrée les plus élevées, en particulier les marchés oligopolistiques où la différentiation des produits est un attribut clé. L’examen des principaux ratios de rentabilité, marges opérationnelles, efficacité capitalistique et rentabilité sur les capitaux investis, l’expertise éprouvée des équipes dirigeantes permettent d’être assuré de la pérennité de la stratégie mise en œuvre.

Comment éviter de surpayer la croissance ? Les valorisations de l’Europe sont historiquement à des niveaux très attractifs. Nombreuses sont les sociétés européennes de très grande qualité, valorisées sur des hypothèses prudentes, qui offrent aux cours actuels des potentiels d’appréciation élevés.

Enfin, comment faire face à la volatilité des cours de bourse ? La tentation de vendre est forte si l’on détient en portefeuille des titres que l’on connait mal et qui pourraient être balayés par la crise. Mais les sociétés à fort potentiel que nous avons évoquées plus haut se repositionneront, lorsque le cycle se normalisera, sur leur trend de croissance de moyen terme, et leurs cours de bourse suivront.
Aujourd’hui pour l’investisseur disposant de quelques années devant lui, une sélection d’actions européennes répondant aux critères exposés ci-dessus, se révèlera sans nul doute un placement très rentable.

Michel Raud Décembre 2012

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