Quelles sont les principales caractéristiques de l’investissement socialement responsable (ISR) ?
C’est un investissement qui ne prend pas seulement en compte des éléments financiers dans la sélection des valeurs, mais aussi des éléments extra-financiers avec des enjeux principalement environnementaux, sociaux et de gouvernance. Cette approche d’investissement a deux objectifs : d’une part répondre à l’attente des investisseurs engagés sur une valeur ajoutée sociale et environnementale de leurs actifs et d’autre part intégrer dans une gestion responsable fiduciairement des enjeux désormais dominants sur le marché. La crise a en effet révélé l’incapacité des indicateurs purement financiers à capter l’ensemble des risques de marchés. C’est avant tout une approche d’investissement à long terme. Dans un avenir proche, selon moi, plus aucune société de gestion ne se privera de cette approche de plus en plus incontournable.
Quelles sont les origines de la mise en place du service recherche ISR au sein de CA CHEVREUX ?
L’équipe ISR a été créée en 2005. CA Cheuvreux s’est posé en précurseur dans la prise en compte de ces enjeux. Le projet s’est renforcé en 2008, par la signature des principes pour l’investissement responsable proposés par les Nations Unies, dont nous restons le seul courtier signataire dans le monde à ce jour. Ils édictent un certain nombre de règles qui intègrent dans le processus de recherche et de sélection des valeurs des éléments de type environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Avec une seule personne à son origine, la structure est aujourd’hui composée de six spécialistes. Ceci s’explique par le développement du marché de l’ISR depuis 2005. La crise a même été un gage de renforcement de ces enjeux.
Ainsi, nous avons pu observer un développement quasi exponentiel des fonds thématiques de nos clients investisseurs sur le développement durable, les technologies vertes, l’éco conception, l’efficacité énergétique, etc.
Désormais, nous ne nous adressons plus simplement à la niche des investisseurs ISR mais potentiellement à l’ensemble des investisseurs qui considèrent ces enjeux comme impactants pour les actifs.
Quels sont les engagements de CA CHEUVREUX sur ces enjeux ?
Analyser de manière systématique les enjeux ESG des sociétés à l’occasion de toute publication d’étude sur une valeur. Sur la recherche, nous sommes aujourd’hui le seul bureau de recherche à avoir cet engagement depuis près de trois ans déjà. Nous nous engageons également à favoriser le dialogue entre les entreprises et les investisseurs sur ces enjeux.
La Recherche ISR a été récompensée par plusieurs prix depuis sa création, pouvz-vous nous en dire plus ?
Le dernier prix en date est le Thomson Extel pour la meilleure "Sustainability Research in Europe". Deuxième en 2008 puis 2009, nous nous félicitons d’apparaître au premier rang en 2010. Cette agrégation de cinq prix sur des axes différents de l’ISR (changement climatique, renouvelables, gouvernance etc..) vient couronner les efforts constants de la recherche ISR.
Nous avons également reçu pour la deuxième année consécutive le Farsight Award pour la qualité de notre recherche long terme et extra financière, portant principalement sur le changement climatique.
Par ailleurs, nous avons mené d’importantes initiatives bénévoles notamment au travers de notre rôle de rédacteur du rapport Carbon Disclosure Project, pour le compte de l’ONG, dont beaucoup de grands investisseurs internationaux sont membres.
Quelles sont les échéances importantes de l’ISR sur le second semestre 2010 ?
Nous continuons à travailler en partenariat avec des experts à travers des tables rondes qui rassemblent investisseurs et entreprises autour de secteurs tels que le pétrole, les services publics, la défense etc.
Un temps fort de ce deuxième semestre est la conférence sur les enjeux financiers de la biodiversité que nous organisons avec le WWF.
Le projet "Better Returns in a Better World" sur lequel nous travaillons aux côtés d’Oxfam sera présenté au mois d’octobre.
Enfin, le lancement du Carbon Disclosure Project 2010 reste évidemment un moment important du second semestre pour notre recherche carbone.