En dépit des risques politiques qui subsistent, la performance des principaux indices boursiers au premier trimestre est satisfaisante (*CAC 40 +4.3%, Eurostoxx50 +5.5%, S&P 500 +5.2%, marchés émergents +8.3%) et d’autant plus, lorsque l’on compare les performances par rapport au premier trimestre de l’année 2016 (**CAC 40 -5.4%, Eurostoxx50 -8%, S&P 500 +0.8%, marchés émergents +2.4%). Pourquoi ce regain d’optimisme alors même que s’opère dans la plupart des économies développées des transitions majeures (changement de gouvernements, de politiques économiques et monétaires…) ?
Une des raisons principales provient de la dynamique de la croissance mondiale. En effet, depuis 6 mois, une tendance forte sur l’économie mondiale se dessine, avec la quasi-totalité des indicateurs qui pointent vers le haut. C’est d’autant plus remarquable que cette embellie touche toutes les régions et cela pour la première fois depuis bien longtemps.
Néanmoins, il serait dangereux d’occulter les principaux enjeux évoqués plus haut. Parmi eux, nous continuons de centrer notre attention sur les risques provenant de la politique américaine, le risque politique lié à l’élection française étant selon nous limité.
L’échec de l’abrogation de l’Obamacare est un premier signe des difficultés de D. Trump à réaliser les réformes promises
Par ailleurs, de notre point de vue, la posture agressive des États-Unis envers l’Allemagne est un avertissement pour l’ensemble de l’Union Européenne que l’Amérique soutiendra désormais moins le projet européen. Mais c’est une occasion unique pour la zone euro de montrer qu’elle peut croître et se fortifier d’elle-même. En parallèle, les politiques monétaires se normalisent, en témoigne la nouvelle hausse des taux de la FED au cours de sa dernière réunion du 15 mars.
De son côté, la BCE restera pragmatique. Une poursuite de l’amélioration des données économiques l’amènera forcément à revoir sa politique monétaire ultra accommodante.
2017 est donc une année de transition, de mutation. C’est la raison pour laquelle nous pensons que les investisseurs ne pourront plus se contenter d’une exposition passive aux marchés. Au cours des 8 dernières années, le flux de liquidités déversé par les banques centrales (et la baisse des taux qui en résulte) a été l’unique fil conducteur de la valorisation des marchés. Ceci a eu pour conséquence une baisse forte et durable de la volatilité et donc finalement restreint les opportunités pour les gérants actifs. Cette époque est selon nous révolue. Les mutations en cours vont amener des politiques économiques, fiscales et commerciales différentes selon les zones géographiques. Cela devrait aboutir à des différences de performances (et des corrélations moins fortes) notables selon les régions, les industries et les secteurs. La conséquence est sans doute d’une part, une gestion passive moins performante et de l’autre une analyse fondamentale (actions et dettes privées) de nouveau aussi prépondérante que l’analyse macroéconomique.