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2012 : la BCE au cœur de l’avenir de la zone Euro et de l’Union Européenne

Selon Christophe Brulé, fondateur d’Entheca Finance, en cas de dislocation de la zone Euro, il faudra être investi en obligations corporate de qualité des pays forts avec l’Euro Deutschemark…

Zone euro : la planche à billet comme planche de salut

2011 s’achève sans que la crise des dettes en zone Euro soit réglée. La contagion tant redoutée est maintenant présente sur les taux italiens (7% à 10 ans) et espagnols (6% à 10 ans) alors que les besoins de financement de ces pays sont considérables en 2012. Les pays les plus solides de la zone, ne sont plus épargnés par les agences de notation et le verdict va tomber rapidement (Perte du triple A pour l’Europe ou quelques pays dont la France ?). L’orthodoxie financière allemande arrive trop tard ; les marchés et les agences de notation ne se satisfont pas (plus) des politiques d’austérité et de l’inscription de la règle d’or dans la constitution de chacun des états membres de l’UE. Le salut ne viendra que par une intervention massive et officielle de la BCE à l’instar de ce que pratiquent les autres banques centrales. Entre deux maux : inflation et insolvabilité, le marché a choisi son camp et privilégie ceux qui recourent à la planche à billet, ce qui permet de payer le coupon des obligations aux créanciers. Ainsi le Royaume-Uni, les USA et le Japon continuent d’avoir des taux longs très bas alors qu’ils sont très endettés. De plus, le financement de leur dette se fait à long terme (20 ans) alors que l’Italie et la France se financent à 5 ans et doivent donc refinancer 20% de leur dette par an.

La BCE devra adopter le même procédé que les autres Banques Centrales si elle veut que le marché donne du temps aux Etats pour se remettre en marche vers le chemin de la croissance.

Laborieusement, les Etats ayant quand même réussi (sauf la France) à mettre de l’ordre dans leurs finances publiques, la BCE pourrait à son tour réviser sa position pour aider une zone entière (et ses peuples) à passer la phase la plus difficile d’après guerre.

Le fait que le FESF et le MES soient gérés par la BCE est peut être le premier signe avant coureur. Le fait que son nouveau directeur Mario Draghi ait, à deux reprises, baissé les taux (de 1.50% à 1%) est un autre signe de la plus grande souplesse de la BCE.

S’il n’y a pas rapidement cette intervention de la BCE, les pays en difficultés ne pourront pas se financer et la zone Euro devra se résoudre à fonctionner à deux vitesses :
- Des pays forts avec l’Euro Deutschemark (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Finlande,…)
- Des pays faibles avec l’Euro « dévalué » de 15% à 20% (Italie, Espagne, Portugal, Irlande, Grèce (?))

Et la France ? Politiquement avec un gouvernement de droite la France se retrouverait du côté de l’Euro fort, économiquement avec un gouvernement de gauche la France se retrouverait du côté de l’Euro dévalué.

Mieux vaut être porteur d’obligations Corporate allemandes, néerlandaises que d’obligations italiennes, espagnoles voire françaises si une dévaluation arrive : le gain instantané serait particulièrement appréciable pour les porteurs de titres de créances de l’Euro fort.
Christophe Brulé

Allocation d’actifs : les actions européennes sont attractives, mais encore trop soumises aux aléas politiques

Il faut avouer que les repères classiques de la gestion (croissance bénéficiaire, PE, prime de risque) ne peuvent plus à ce stade être utilisés pour bâtir une allocation d’actif : Quel est le juste prix d’une action si la zone Euro explose ? Nous abordons donc 2012 avec une extrême prudence et notre politique n’a pas varié depuis la rentrée de septembre. Au sein des actifs, les actions américaines doivent être privilégiées en premier lieu, puis les actions des pays émergents qui ont « digéré » au cours de l’année 2011 le cycle de remontée des taux, mais qui nous semblent attractives à moyen terme. Les actions européennes sont attractives mais sont encore trop soumises aux aléas politiques européens.

La partie crédit doit être privilégiée sur des maturités relativement courtes (3-4 ans) pour chercher un taux de coupon de 4% environ et comme nous l’avons déjà écrit, une partie en cash permettra de se positionner ultérieurement.

Enfin sur les devises, l’Euro doit et va se dévaluer soit par la création des deux zones, soit parce que l’Allemagne sera entraînée avec le reste de la zone dans une récession plus forte que ce que les économistes prévoient à ce jour. Quoi qu’il en soit, la diversification en devise « forte » par les investisseurs doit se réaliser. Mieux vaut être porteur d’obligations Corporate allemandes, néerlandaises que d’obligations italiennes, espagnoles voire françaises si une dévaluation arrive : le gain instantané serait particulièrement appréciable pour les porteurs de titres de créances de l’Euro fort :
- BMW Echéance 11/2014 : 1.91%
- Daimler Echéance 01/2015 : 2.15%
- Metro Echéance 07/2014 : 2.85%
- Deutsche Telekom Echéance 09/2014 : 2.18%

Le pire n’est jamais certain ; ce qui est sûr c’est que 2012 verra la zone Euro, soit se scinder en deux parties, soit se transformer en une zone où la BCE fera marcher la planche à billet. Une fois passée ce moment critique, l’horizon s’éclaircira certainement.

Christophe Brulé Janvier 2012

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