L’été a été calme sur les marchés et l’environnement fondamental reste bien orienté et porteur. D’un point de vue macroéconomique, d’une part, l’embellie se renforce depuis le printemps, la dynamique de croissance est auto-entretenue. Au sein des pays développés, les Etats-Unis affichent une croissance robuste et équilibrée, quant à la zone euro, elle pourrait réaliser en 2017 sa meilleure croissance annuelle depuis 10 ans. Au sein des pays émergents, la croissance reste positivement orientée. D’un point de vue microéconomique, d’autre part, les fondamentaux demeurent là aussi encore positifs.
Nous avons donc peu d’inquiétude du côté fondamental, l’actualité est attendue du côté des banques centrales. En effet, dans cet environnement, une nouvelle phase des politiques monétaires s’ouvre des deux côtés de l’Atlantique.
La FED va démarrer en octobre la réduction de son bilan et devrait poursuivre sa normalisation monétaire en augmentant une nouvelle fois ses taux en décembre, la BCE s’apprête à annoncer la réduction de ses achats de dettes lors de sa prochaine réunion. Ces inflexions dans les politiques des banques centrales ne devraient pas constituer une surprise pour les marchés. Nous attendons un retrait très progressif des achats de titres par la BCE.
Un contexte encore favorable pour les classes d’actifs risqués
Nous attendons des marchés actions en hausse au cours des prochains mois, confortés par une dynamique bénéficiaire solide. En termes de cibles à fin d’année, nous les maintenons inchangées sur la zone euro, soit 5500 points pour le CAC 40. Nous revoyons légèrement à la hausse notre cible sur le S&P 500 à 2550 points, tenant compte de l’impact de la baisse du dollar et de la faible attente des marchés sur la mise en œuvre de la politique économique qui pourrait surprendre positivement en cas d’accord sur le plan fiscal notamment.
Sur le crédit, les fondamentaux s’améliorent toujours tendanciellement et les taux de défaut continuent de baisser. Nous n’attendons néanmoins plus de resserrement supplémentaire des primes de risque, l’annonce du ralentissement des achats de titres par la BCE, constituant un support moins important à la classe d’actifs.
Une hausse tendancielle des taux attendue
Les niveaux des taux souverains atteints au cours de l’été, alimentés par des déceptions sur l’inflation et la reconstitution d’une prime de risque notamment géopolitique, nous apparaissent excessivement bas et déconnectés des fondamentaux économiques. Nous conservons notre anticipation de remontée tendancielle des rendements au cours des prochains mois, hausse favorisée par une dynamique d’inflation plus rassurante et surtout le moindre soutien à venir des banques centrales. Nous affichons ainsi des cibles à fin d’année à 2,7% pour le taux 10 ans américain et à 0,70% pour le taux 10 ans allemand.
Les stratégies pro-croissance et inflation privilégiées
En termes d’allocation, nous maintenons notre préférence pour les classes d’actifs risqués, au premier rang desquelles, les actions.
Sur les actions, nous augmentons notre exposition aux valeurs sensibles à l’amélioration conjoncturelle et à l’inflation. Nous maintenons notre exposition aux sociétés cycliques liées à l’investissement. D’un point de vue sectoriel, nous prenons quelques bénéfices sur les valeurs technologiques et renforçons nos positions sur les valeurs pharmaceutiques. Nous conservons notre biais sur les petites et moyennes capitalisations.
Sur les taux, notre sous-exposition aux obligations souveraines de part et d’autre de l’Atlantique est conservée, plus marquée sur les maturités intermédiaires de la courbe et nous leur préférons toujours les obligations indexées sur inflation et les dettes privées.
Sur le crédit, si nous maintenons notre allocation, nous préférons les maturités courtes et les dettes financières (principalement subordonnées) et entamons une réduction progressive du béta (risque) de nos portefeuilles vers plus de neutralité sur cette classe d’actifs.