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Cyrille Carrière : « Contrairement aux idées reçues, les petites et moyennes valeurs sont moins volatiles que les grandes capitalisations, et donc moins risquées »

Si la demande pour les fonds actions est encore faible, le segment des petites et moyennes valeurs semble déjà retrouver l’attrait des investisseurs. A l’image du fonds Groupama Avenir Euro qui a collecté plus de 50M€ depuis le début de l’année…

Entretiens avec Cyrille Carrière, Gérant Gestion Absolue chez Groupama Asset Management

Next-finance : Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre philosophie de gestion pour Groupama Avenir Euro ?

Cyrille Carrière : Nous investissons à moyen long terme dans des sociétés capables de créer de la valeur par un positionnement sur des marchés en croissance, de niche, et/ou par un développement international.
Cette approche reposant sur la sélection de modèles économiques et l’indentification de thématiques d’investissement, en dehors de toute considération de l’environnement macroéconomique, nous permet de constituer un portefeuille concentré sur des valeurs, portées souvent pendant plusieurs années, dans une logique d’accompagnement d’une stratégie industrielle.

Solvency II semble contraignant pour les assureurs, et leur allocation vers les actions n’a cessé de diminuer ces derniers mois. Néanmoins, des fonds de pension comme l’ERAFP ont lancé des appels d’offres pour sélectionner des gérants actions de petites capitalisations. Quel est l’état réel de la demande pour les fonds de petites et moyennes capitalisations chez les investisseurs institutionnels ?

Il est clair que la pression réglementaire a été importante au cours des dernières années mais ce mouvement semble terminé. Les assureurs apparaissent confortables avec leur niveau d’exposition action dans le contexte réglementaire et certains assureurs ont eu tendance à augmenter leur exposition depuis le début de l’année.

Si la demande pour les fonds actions est encore faible, le segment des petites et moyennes valeurs semble déjà retrouver l’attrait des investisseurs à l’image de notre fonds qui a collecté plus de 50m€ depuis le début de l’année.

S’il est vrai que la liquidité s’est un peu tarie ces dernières années sur les petites capitalisations boursières, elle reste tout à fait satisfaisante sur les valeurs moyennes et permet de constituer des portefeuilles assurant un niveau de liquidité confortable pour nos porteurs de parts.
Cyrille Carrière, Gérant Gestion Absolue chez Groupama Asset Management

Quels sont les principaux facteurs qui peuvent entrainer un retour des actions européennes dans les allocations ?

Les investisseurs sont sans doute trop sous investi aujourd’hui sur un actif qui apporte une exposition attractive à la croissance mondiale sur un panel de sociétés innovantes et très internationales.

Après la baisse des rendements obligataires, les investisseurs doivent se tourner vers des solutions alternatives pour préserver un niveau acceptable de rentabilité des capitaux.

L’amélioration de la gouvernance et du potentiel de croissance de la zone Euro seront de fait des facteurs accélérateurs de ce mouvement vers les actions européennes.

Les petites et moyennes capitalisations offrent en général peu de liquidité et sont beaucoup plus volatiles que les grandes capitalisations. N’est-ce pas là le frein majeur à leur expansion ? Leurs rendements rémunèrent-ils suffisamment le risque ?

S’il est vrai que la liquidité s’est un peu tarie ces dernières années sur les petites capitalisations boursières, elle reste tout à fait satisfaisante sur les valeurs moyennes et permet de constituer des portefeuilles assurant un niveau de liquidité confortable pour nos porteurs de parts. Dans tous les cas, nous appliquons aux sociétés dans lesquelles nous investissons des contraintes de liquidité très fortes. Ainsi, depuis la création du fonds en 1995, nous n’avons jamais connu de problèmes liés à la liquidité.

Concernant la volatilité, contrairement aux idées reçues, les petites et moyennes valeurs sont moins volatiles que les grandes capitalisations, et donc moins risquées. De plus, les valeurs moyennes sont le lieu de l’innovation, de la création des nouveaux modèles économiques et donc de la croissance alors que les grandes capitalisations sont par nature plus matures.

Au final, elles offrent un couple rendement risque bien plus favorable pour les investisseurs sur longue période. Depuis le plus haut de la bulle internet, fin mars 2000, l’univers a eu une croissance annualisée moyenne de +3,9% avec une volatilité moyenne de 12,5% quand l’Euro Stoxx 50 a perdu -2,9%% en moyenne pour une volatilité de 27%. [1]

Notre approche axée sur des sociétés capables de se développer grâce à des nouveaux produits et marchés de niche et/ou une capacité à se déployer à l’international ont de fait bien résisté pendant la crise de la zone Euro.
Cyrille Carrière, Gérant Gestion Absolue chez Groupama Asset Management

Comment se sont comportées, pendant la période de crise de la zone euro, les petites et moyennes capitalisations européennes dans lesquelles vous avez investies ? Quelles sont leurs atouts ? Leur expansion se fait-elle essentiellement en zone euro ou également à l’international ? Disposent-elles de suffisamment de barrières à l’entrée pour croître dans le temps ?

Notre approche axée sur des sociétés capables de se développer grâce à des nouveaux produits et marchés de niche et/ou une capacité à se déployer à l’international ont de fait bien résisté pendant la crise de la zone Euro. On trouve dans la zone Euro un grand nombre de sociétés très innovantes par exemple dans le domaine des technologies médicales, de la numérisation de l’économie ou de la robotique avec des positions dominantes tant en Europe que dans le reste du monde. Ces sociétés grâce à la qualité de leur modèle économique ont su croître dans un contexte européen difficile et une normalisation du contexte économique de la zone Euro rendra leur croissance et leur développement d’autant plus forts.

Quelle est la valeur ajoutée de la gestion de Groupama sur ce segment ? Avez-vous un processus de sélection particulier ? Essayez-vous de répliquer votre benchmark ou vous en affranchissez-vous ?

Nous avons un mode de sélection très strict et nous cherchons des typologies de valeurs très précises. En se concentrant sur la génération d’alpha au détriment du béta, nous cherchons à offrir à nos porteurs de parts un couple rendement risque attractif dans une approche de moyen long terme en nous extrayant de la volatilité des marchés.
De fait, la gestion du fonds s’affranchit totalement de l’indice de référence.

La performance de Groupama Avenir Euro à 3 ans est de +54,57%, soit une surperformance de +31,21% par rapport à son indice de référence.
Cyrille Carrière, Gérant Gestion Absolue chez Groupama Asset Management

Comment-vous positionnez-vous par rapport aux fonds de votre catégorie ? Quelles sont vos performances par rapport à l’indice MSCI EMU Small Caps clôture dividendes nets réinvestis ?

Selon le classement Europerformance au 28 juin, le fonds se classe premier de sa catégorie sur le premier semestre, sur 1 an, 2 ans et 3 ans !

La performance de Groupama Avenir Euro à 3 ans est de +54,57%, soit une surperformance de +31,21% par rapport à son indice de référence.

Quelles sont vos principales positions à l’heure actuelle ?

Parmi nos principales convictions, on peut citer Eurofins Scientific, le leader mondial du test alimentaire, qui bénéficie des besoins croissants de contrôle qualité et de traçabilité des aliments industriels. On trouve également Ingenico, un des leaders mondiaux dans le domaine des terminaux de paiement, Sartorius, spécialiste des équipements pour la production des médicaments de biotechnologie, ou encore Kuka, un des leaders mondiaux des robots industriels.

Quelle est la performance et le ratio risque/rendement depuis le début de l’année ?

Sur le premier semestre 2013, le fonds progresse de +11,2% pour un ratio d’information de 1,14 et un ratio de Sharpe de 1,92.

Quels sont vos encours actuels et vos objectifs de collecte à moyen terme ?

Notre encours actuel est de 168M€. Nous nous attendons à une collecte de 50M€ par an. Par ailleurs, et pour les grands institutionnels, nous mettons en place des solutions d’investissements dédiées.

RF Juillet 2013

Notes

[1] Performances constatées du 28/03/2000 au 28/03/2013 de l’indice MSCI EMU Small Cap DNR et de l’Eurostoxx 50 DNR. Les performances passées de préjugent pas des performances futures.

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