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« Engagement alpha » : comment l’engagement peut générer un impact réel ?

La vague de la finance responsable a fait évoluer les pratiques, d’une approche d’exclusion et de best-in-class vers celle de l’engagement. Depuis 2018, la question des consommateurs finaux est passée de « Que faites-vous de notre argent ? » à « Comment utilisez-vous le pouvoir de notre argent pour influencer les entreprises ? ».

L’actionnariat actif reste un élément clé pour Generali Insurance Asset Management (GIAM). En combinant le vote et l’engagement, GIAM pense qu’il est possible de générer de « l’alpha d’engagement », c’est à dire d’insuffler des changements dans les entreprises et de maximiser l’influence et la création de valeur sur le long terme.

Les chiffres

Au cours des 12 derniers mois, la société a participé à 1 173 assemblées d’actionnaires représentant 16 309 résolutions proposées. 13% de ses votes sont contre la direction, deux tiers concernent la composition des conseils d’administration et un tiers, la rémunération.

L’équipe Active Ownership de GIAM a réalisé 66 engagements en 2022. La majorité portait sur des questions de gouvernance (44%, sur des sujets tels que l’indépendance du conseil d’administration, les transactions avec des parties liées et la rémunération), suivies par des questions environnementales (33% liées à des producteurs d’électricité, compagnies pétrolières et gazières, cimenteries et sociétés minières), sociales (15%) et de droits de l’homme (8% sur la diversité, les controverses en matière de travail, la corruption, le turn-over, la gestion des employés, la cybersécurité).

Approche différenciée en matière d’engagement

Outre « l’engagement standard », dont l’objectif est de sensibiliser un émetteur à un sujet spécifique, GIAM est également très attaché à son approche « d’engagement à impact », qui vise à mettre en évidence la valeur ajoutée d’une activité d’engagement : l’alpha de l’engagement.

L’objectif de l’engagement à impact est d’amener une entreprise investie à s’engager dans un changement spécifique et à obtenir d’elle sa reconnaissance sur l’action de GIAM. Cette approche peut être résumée en trois piliers : une préparation ciblée, la mise en place d’un partenariat pour créer une valeur ajoutée commune via la négociation, la création ou l’adhésion à une coalition d’investisseurs le cas échéant.

Comment mesurer et évaluer la valeur ajoutée d’une activité d’engagement ?

Il est très difficile de démontrer que l’achat - ou le non-achat - d’un titre sur un marché coté (par exemple, une action) a généré un impact. Au contraire, l’engagement peut influencer le comportement d’un émetteur, mais les investisseurs ont généralement du mal à démontrer que le résultat de l’engagement peut leur être attribué.

GIAM évalue l’additionnalité (ou l’alpha) d’un engagement individuel ou collectif par la reconnaissance de l’entreprise engagée. « Les entreprises elles-mêmes expliquent comment leur changement de comportement est lié à l’engagement, en plus de tout autre document utile et pertinent qu’ils ont publié. Cette reconnaissance permet d’isoler la véritable valeur ajoutée qu’une institution financière peut apporter lors du dialogue avec les entreprises », explique François Humbert, Engagement Lead Manager chez Generali Insurance Asset Management (GIAM).

Exemples d’engagement à impact

SAP, société européenne de conception et vente de logiciels L’engagement avec SAP s’est concentré sur un outil clé dans les pratiques anti-corruption qui semblait sous-utilisé par l’émetteur : le système de lancement d’alertes interne. Suite à la suggestion de GIAM et à d’autres contributions, l’émetteur a lancé un nouveau dispositif et l’ancien système de signalement a été supprimé.

CEZ, la plus grande entreprise productrice d’électricité de la République tchèque GIAM a souligné à CEZ l’importance de faire valider sa stratégie par l’initiative « Science Based Target » (SBTi). En 2022, l’entreprise a annoncé publiquement qu’elle avait obtenu la validation « well below 2°C by 2030 » des SBTi pour sa stratégie climatique jusqu’en 2030. GIAM et CEZ ont publié une déclaration commune à la suite de ce résultat.

Bayer, société pharmaceutique et agrochimique allemande L’impact environnemental de la gamme de produits phytosanitaires de Bayer a fait l’objet d’un examen minutieux de la part de GIAM, qui s’est penché sur l’objectif de réduction de l’impact environnemental (-30 % d’ici à 2030). Cela a conduit à un changement dans le positionnement du Groupe. En outre, en 2022, GIAM a étendu ses discussions avec Bayer sur le lobbying et les affaires scientifiques, la gestion des produits dans le domaine de la protection des plantes (Crop Science), l’intégration de l’ESG dans l’approche des fusions et acquisitions et les aspects généraux liés à la gouvernance.

Séché Environnement, référence de l’économie circulaire et de la valorisation des déchets Lorsque Séché Environnement a envisagé de développer la première version de sa stratégie climatique, GIAM a aidé l’entreprise à mieux comprendre les attentes des investisseurs, en partageant avec eux des attentes détaillées et des recommandations pour améliorer leur stratégie climatique. En conséquence, Séché a divulgué plus d’informations sur les actions entreprises, a mieux expliqué certaines définitions et a étendu sa stratégie climatique de 2025 à 2030.

La transparence : un défi majeur

En ce qui concerne l’activité de vote, le principe fondamental est la transparence et repose sur une information véridique et complète. Les entreprises doivent mettre en évidence les principaux risques auxquels elles sont exposées.

Livio Gentilucci, Responsable de l’actionnariat actif chez Generali Insurance Asset Management (GIAM), explique : « Les propositions d’actionnaires constituent un instrument efficace pour exiger un changement de politique, une plus grande transparence et une meilleure divulgation des aspects importants de l’activité d’une entreprise. Dans son processus d’évaluation, GIAM prend en compte les circonstances existantes, la justification fournie par l’entreprise ou les actionnaires concernés, les risques et les opportunités possibles, le cadre de gouvernance de l’émetteur, la disponibilité d’informations suffisantes et l’alignement sur les intérêts à long terme des investisseurs ».

Next Finance Juillet 2023

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