L’année 2023 aura été marquée par des événements importants. En premier lieu, alors qu’on espérait une accalmie voire une fin de conflit en Ukraine, la guerre s’enlise et se banalise. Après plus de 650 jours de combat Vladimir Poutine se voit renforcé suite à l’anéantissement de la rébellion du groupe Wagner. À cela, se sont ajoutés un nouveau conflit entre Israël et le Hamas ainsi qu’un des séismes les plus meurtriers depuis 100 ans en Turquie et en Syrie qui a couté la vie à plus de 50 000 personnes.
Le dérèglement climatique s’accélère avec des températures extrêmes ressenties à près de 60 degrés au Brésil en novembre. Dans le même temps, les inondations se sont multipliées sur la planète et les crues inédites liées à El Niño en Ethiopie, au Kenya et en Somalie ont provoqué des centaines de morts et un million de personnes déplacées selon le bilan provisoire de ces trois pays. On se rappellera enfin, des feux de forêts historiques avec plus de 18 millions d’hectares brulés au Canada, soit quasiment l’équivalent de la surface de l’Autriche, la Suisse, la Belgique et des Pays-Bas cumulées.
Les mois de juin à octobre ont été les plus chauds enregistrés dans le monde et l’année 2023 dépassera probablement le record annuel de 2016 pour être la plus chaude jamais constatée. La preuve en est, qu’en novembre, la température moyenne mondiale a été pour la première fois supérieure de plus de deux degrés à la moyenne saisonnière de l’ère préindustrielle. Alors fallait-il vraiment s’attendre à un miracle à la COP28 au pays de l’or noir ? La convention de Dubaï n’a finalement pas apporté d’inflexion significative, car à ce stade, une sortie coordonnée des énergies fossiles n’est pas mise en place.
Dans cet environnement plutôt déprimé, on comprend comment certains populistes qui véhiculent des messages rassurants et positifs remettant en cause ces réalités arrivent au plus haut niveau de responsabilité. C’est le cas dernièrement de Javier Milei en Argentine et potentiellement de Donald Trump en course pour un retour à la Maison Blanche en fin d’année.
Il existe pourtant des raisons de rester optimiste : tout d’abord, la courbe d’accélération de la température s’infléchit. Nous sommes passés d’une trajectoire d’augmentation de 4,3 degrés à 2,9 degrés d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Ensuite, l’année 2023 marquera un tournant concernant l’Intelligence Artificielle (IA) ; même si cela pose des questions d’éthique, la révolution « chatGPT » est disruptive, totalement novatrice et sera probablement source de productivité future. Enfin, l’inflation sur un an se normalise et s’établit en novembre à 3,1 % pour les États-Unis et 2,4 % pour la zone euro. Les marchés actions, exceptés les marchés émergents, finissent l’année en fanfare. Le S&P 500 récupère toute la baisse de 2022 qui avait été sa pire année en 10 ans. C’est particulièrement le cas pour les valeurs technologiques et notamment les « 7 Fantastiques » qui, après avoir perdu la moitié de leur valeur en 2022, ont vu leur cours doubler en 2023.
L’année 2024 s’annonce pleine de challenges mais également de promesses ; challenge pour les banques centrales qui devront se coordonner afin de piloter au mieux la baisse des taux dans un environnement complexe de soutenabilité de la dette mondiale à 238 % du PIB et toujours au-dessus de ses niveaux pré-COVID. Défis également politiques et géopolitiques entre notamment la Chine et les États-Unis surtout si Donald Trump est réélu. Challenge enfin pour la politique climat où l’Europe a depuis longtemps l’impression de faire cavalier seul.
Mais 2024 sera aussi l’année des promesses de nouvelles technologies et d’accélération de l’Intelligence Artificielle (IA) dans tous les domaines de la société au service des hommes et de la planète et cela devrait nous offrir de magnifiques opportunités d’investissement.