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Et soudain le risque électoral français s’invita sur les marchés

Alors que les marchés étaient focalisés sur l’évolution de la situation géopolitique et des politiques monétaires face à la forte poussée inflationniste, le risque politique a subitement fait son retour sur les marchés européens, que ce soit sur le marché de la dette souveraine, sur les devises ou encore sur le CAC40, après la publication de nouveaux sondages d’intentions de vote au second tour.

Le marqueur le plus significatif de ce risque politique français sur les marchés est l’élargissement du spread entre le taux de l’OAT (10 ans français) et celui du Bund (10 ans allemand) : cet écart était de 0.41% jeudi dernier, il est désormais de 0.55% . C’est-à-dire l’écart le plus important depuis…avril 2020, depuis la première vague de Covid.

Cet écartement des taux souverains au sein de la zone euro est d’autant plus significatif d’un stress politique ces derniers jours, qu’il était stable depuis le déclenchement de la crise ukrainienne. Les taux 10 ans français et allemand s’étaient même resserrés au mois de mars.

Ce risque politique français ne se traduit pas seulement entre les taux souverains de la France et de l’Allemagne mais aussi sur le spread de taux Italie-Allemagne. Entre les taux 10 ans de ces deux pays, l’écart était de 1.47% jeudi dernier, il frôle désormais les 1.70%...

On a clairement vu ces taux s’écarter après les publications depuis le début de la semaine de nouveaux sondages sur les intentions de vote plus resserrées au second tour.

Il est toutefois possible qu’une partie de cet écartement des taux souverains viennent aussi de certaines divergences en Europe sur le degré et la rapidité des nouvelles sanctions contre la Russie et notamment les sanctions concernant l’énergie, dont le pétrole et le gaz.

Ce risque politique s’est aussi ressenti sur l’évolution de l’euro face au dollar mardi. Alors que l’euro évoluait proche de 1.10$ le matin, il a rapidement reculé de 90 points pour finir la journée à 1.09$. On ne peut en revanche clairement pas attribuer uniquement au risque politique toute la baisse de l’euro face au dollar ces derniers jours : c’est un mix entre une poussée du dollar qui sert de devise « refuge » face au risque géopolitique (et donc une baisse de l’euro liée aux craintes de l’impact de la crise ukrainienne sur l’économie européenne), un dollar qui est également recherché face au différentiel de réponse entre la Fed et la BCE par rapport à l’inflation, et enfin le risque politique depuis 2 à 3 jours.

Dernier marqueur de ce risque politique : la sous performance du CAC40 depuis 48 heures face à la plupart des indices boursiers européens. Tous les gros indices européens se sont repliés mardi et mercredi mais le CAC40 a affiché, en cumulé sur les deux jours, un repli plus marqué.

On ne peut pas parler de « panique » liée à l’approche de l’élection française mais de vigilance renforcée de la part des investisseurs qui doivent désormais intégrer ce risque potentiel aux risques géopolitiques et monétaires déjà présents.

Alexandre Baradez Avril 2022

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