Dans une note envoyée aux investisseurs du Global Alpha funds mercredi dernier, Goldman Sachs annonçait déjà le départ à la retraite en fin d’année de Katinka Domotorffy, responsable pour le groupe des stratégies d’investissement quantitatif. Si la lettre ne donnait aucun indice sur les performances du fonds, elle était néanmoins annonciatrice de mauvaises nouvelles.
Dès le lendemain, Goldman Sachs rendait publique la décision de fermer le Global Alpha funds. La motivation de Goldman serait liée aux lourdes pertes subies par le fonds cette année. Le fonds affichait une performance négative de 13 pourcent début septembre et ne disposait plus que de 1,6 milliards de dollars d’actifs sous gestion contre 12 milliards à son heure de gloire.
Avec les pertes enregistrées par un des fonds du mythique Renaissance Technologies et trois autres fonds de Goldman Sachs, l’industrie de la gestion quantitative est peut être confrontée à sa première véritable crise.
C’est la deuxième fois en quatre ans, que le Global Alpha funds, subit pareilles déconvenues, soulevant des questions sur la capacité de Goldman Sachs à gérer des stratégies quantitatives pour le compte de ses clients fortunés, notamment en période de turbulences sur les marchés. Le Global Alpha funds avait perdu 22,5 pourcent en août 2007, aux premiers jours de la crise financière !
Ces fonds spéculatifs s’appuyant sur des algorithmes informatiques, sont censés profiter rapidement de petits arbitrages sur le marché ou de prendre des décisions suivant des anticipations de modèles mathématiques sur quasiment tous les supports (actions, obligations, devises etc…). Les fonds quantitatifs sont aussi à priori capables de déboucler rapidement leurs positions pour un montant de perte déterminé.
« La hausse de la volatilité a été si brutale sur certains marchés que certains fonds qui avaient des positions optionnelles vendeuses, se sont retrouvés ‘hors limite’ et étaient souvent contraintes de déboucler au pire moment en encaissant de grosses pertes » estime un gérant alternatif parisien.
Si le Global Alpha funds a été en difficulté, ce n’est visiblement pas le cas de tous les fonds quantitatifs. Certains ont beaucoup mieux résisté. Le Renaissance Institutional Equities fund piloté par les successeurs de James Simons, ex patron retraité de Renaissance Technologies, a gagné plus de 25 pour cent cette année, selon une personne investie dans le fonds. Un autre fonds quantitatif, QuantZ Capital Management, était en hausse de 12,8 pour cent au 6 Septembre 2011, selon une lettre envoyée aux investisseurs.
En fait, le choix de Goldman Sachs de liquider le Global Alpha funds pourrait être un signal plus large quant à sa décision d’abandonner l’univers des stratégies quantitatives. La firme gère encore plusieurs milliards de dollars dans les fonds communs de placements dit quantitatifs pour le compte d’investisseurs privés et institutionnels.