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L’Afrique, marché émergent de la prochaine décennie ?

Selon Mark Mobius, l’Afrique pourrait représenter une opportunité formidable pour les investisseurs dans les années à venir. Ce continent est réputé pour la richesse de ses ressources naturelles, dont beaucoup sont à peine exploitées, notamment le pétrole et le gaz et plusieurs métaux et minerais, ainsi que de grandes étendues de terres agricoles.

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Ces ressources attirent des investisseurs du monde entier, en particulier des pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Ces investisseurs cherchent des matières premières pour leur propre développement économique et de nouveaux marchés pour leurs industries. En contrepartie, les pays africains bénéficient d’infrastructures vitales comme des services de transports, des centrales électriques, des écoles et des hôpitaux, faisant entrer en jeu une autre ressource importante de l’Afrique : une population nombreuse et jeune. Composée de plus d’un milliard d’individus âgés en moyenne de 20 ans à peine, la population voit ses perspectives et sa productivité transformées grâce à l’éducation, la mobilité et l’accès aux ressources en capital.

De 2000 à2010, six des économies affichant la croissance la plus rapide se trouvaient en Afrique. Pour les cinq prochaines années, les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) supérieure à 5% pour l'ensemble de l'Afrique sub-saharienne.
Mark Mobius

Cette tendance a déjà un impact positif. De 2000 à2010, six des économies affichant la croissance la plus rapide se trouvaient en Afrique. Pour les cinq prochaines années, les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) supérieure à 5% pour l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne. En fait, certains pays comme le Nigeria, le Ghana et le Kenya devraient progresser encore plus vite. L’intensité de cette croissance se traduit par l’essor des classes moyennes et par des économies intérieures dynamiques, pouvant générer des opportunités pour les sociétés de la consommation, et d’une certaine façon les isoler des problèmes des marchés développés.

Même si les opportunités d'investissement sont nombreuses, il existe des problèmes d'accès aux marchés. En dehors de l'Afrique du Sud, les marchés actions sont relativement petits et de nombreux actifs clés restent entre les mains de l'État et d'actionnaires privés, et ne sont généralement pas cotés en Bourse.
Mark Mobius

La réglementation des droits des actionnaires est souvent incomplète. Dans plusieurs pays, l’instabilité politique représente également une menace. Toutefois, cette situation pourrait évoluer. C’est le cas par exemple au Nigeria, où la réforme bancaire a entraîné une série de consolidations, qui se sont traduites par des établissements mieux gérés et bien financés, affichant des valorisations que nous jugeons attractives. Par ailleurs, nous pensons que les privatisations et l’introduction en Bourse d’entreprises publiques pourraient favoriser la liquidité des marchés boursiers et exposer les sociétés à des pratiques de gestion plus modernes.

L’Afrique du Sud se distingue de ses homologues africains par un marché actions vaste, profond et liquide. De plus, de nombreuses sociétés sud-africaines fournissent une exposition aux marchés plus septentrionaux, qui aurait pu être difficile à obtenir au niveau local. Nous avons décelé des opportunités particulièrement intéressantes dans les secteurs sud-africains des mines et de la distribution.

Le Nigeria est le deuxième plus grand pays de l’Afrique sub-saharienne et est doté de nombreuses ressources naturelles, qui jusqu’à présent n’ont pas été pleinement exploitées en raison d’un manque pressant d’infrastructures, en particulier en électricité. La réforme du système bancaire offre un moyen attrayant d’investir dans une économie intérieure à croissance rapide et nous poursuivrons sur cette voie au fil de l’avancée de la réforme réglementaire.

Le Kenya, désormais pourvu d’une nouvelle constitution après de sérieux troubles politiques de 2007, nous semble intéressant du fait de ses ressources naturelles, en particulier dans l’agriculture, et en tant que point d’entrée pour l’essentiel des investissements en Afrique. Son marché des télécommunications bien réglementé fournit des opportunités d’investissement dans la téléphonie mobile ; par ailleurs, il est également possible d’investir dans la distribution et la banque.

L’Égypte bénéficie d’une population nombreuse, jeune et assez instruite et d’une économie diversifiée bien représentée sur son marché boursier. Le pays a subi des troubles politiques déchirants, accompagnés de bouleversements économiques, mais nous pensons que, du fait de leurs perspectives intéressantes à long terme, plusieurs sociétés affichent des valorisations attractives.

Le Ghana bénéficie actuellement d’une croissance solide de son PIB (même au regard des critères africains), estimée à13,5% en 2011, et qui devrait dépasser 7% en 2012. Le marché est relativement petit, avec moins de 30 titres cotés en Bourse, mais nous pensons qu’il pourrait évoluer si les privatisations s’accélèrent. Selon nous, les principales opportunités d’investissement sont représentées par les banques et par les sociétés des télécommunications.

Au-delà de ce groupe de tête, nous pensons que de nombreux autres pays africains présentent un solide potentiel à long terme et que les liens interrégionaux créent des activités véritablement propres au continent.
Mark Mobius

Pour résumer, avec un excellent potentiel de croissance, nous pensons que l’Afrique pourrait être le marché émergent qui se distinguera au cours de la prochaine décennie.

Mark Mobius Mars 2012

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