A l’occasion de la présentation de son dernier rapport d’activité, l’Ircantec a détaillé l’allocation de son portefeuille de réserves évalué à 9,8 milliards d’euros à fin décembre 2016 .
Comme le montre le graphique ci-dessous, son portefeuille est majoritairement alloué sur l’obligataire, à savoir les obligations souveraines à taux fixes, les obligations souveraines indexées et les obligations corporate.
« Compte tenu du contexte actuel de taux bas, nous allons abaisser la part des obligations souveraines au profit du non-coté et des actions même si l’allocation dédiée aux marchés actions de la Caisse est déjà relativement importante par rapport à la plupart des investisseurs institutionnels français (37 % à fin 2016) » indique Jean-Pierre Costes, président du Conseil d’administration de l’Ircantec. En effet, pour garantir la pérennité et l’équilibre financier du régime, il s’agit d’assurer un certain niveau de performance, comme cela a été le cas l’an dernier ; son portefeuille de réserves ayant affiché un rendement final de 3,2 %.
Cap sur l’investissement vert
Si le rendement du fonds et le résultat excédentaire de 437 M€ (somme des résultats technique, financier et courant) sont des satisfactions indéniables, l’élargissement aux investissements « Green » en est une autre. L’Ircantec, acteur engagé en matière d’investissements responsable, gérait depuis 2012, 100 % de ses réserves à partir de critères ISR. Le régime de retraites a lancé un appel d’offres l’an dernier pour un fonds d’un montant d’environ 300 millions d’euros spécialisé sur les green bonds. A ce sujet l’Ircantec a investi en janvier 2017, 22,3 millions d’euros dans la première obligation verte émise par l’Etat français d’une maturité de 22 ans.
Mesurer l’empreinte carbone
Dans cette même logique d’investisseur responsable, l’Ircantec s’est également engagé dans une démarche en faveur de la transition énergétique et écologique (TEE) afin de contribuer à la limitation de la hausse des températures mondiales. Pour ce faire, depuis 2015, elle mesure et publie annuellement l’empreinte carbone de ses portefeuilles.
Fin 2016, la gestion ISR des 9,8 Md€ de réserves de l’Institution a été analysée par Vigéo-Eris afin d’en valider l’efficacité : les portefeuilles atteignent le score moyen pondéré de 53,8/100 soit environ 6 points au-dessus du benchmark.
Des actions en faveur du climat
Afin de contribuer activement à la limitation de la hausse des températures mondiales, l’Ircantec prend également en compte la TEE dans son rôle d’actionnaire et lors de la sélection de ses investissements. Ainsi, l’Ircantec a décidé par exemple, d’exclure de son portefeuille les valeurs dont l’exposition au charbon serait incompatible avec sa logique d’investisseur responsable. « Elle a également demandé un moratoire d’une durée indéterminée concernant les activités pétrolières et gazières réalisées par certains grands groupes cotés comme Exxon par exemple » indique Jean-Pierre Costes. Pour l’Ircantec, il s’agit avant tout de s’engager pour faire évoluer les pratiques, au besoin en mobilisant les acteurs de la finance responsable en faveur de la TEE.
Seule ombre au tableau selon Jean-Pierre Costes : « Dans le cadre de son dernier Conseil d’administration sur un point relatif au déménagement du siège de l’Ircantec - dossier répondant à des exigences économique, financière et environnementale - les administrateurs ont reçu une fin de non-recevoir de la part des Tutelles. Cette situation augure mal de l’ouverture d’un dialogue social efficace voulu par le chef de l’État, dialogue qui semble être contrarié par l’action de l’administration ».