Il y a eu plusieurs déceptions importantes, notamment du côté de la publication des résultats avec Deutsche Bank, Credit Suisse et Royal Bank of Scotland mais aussi des inquiétudes liées à leur rentabilité future. Plus particulièrement, l’action de la BCE, l’augmentation des créances douteuses et l’exposition aux marchés émergents pèsent sur le secteur.
Le système bancaire ne présente pas de risque systémique avec le rôle de soutien de la BCE
Bien qu’il existe des préoccupations concernant l’avenir des établissements financiers européens, le système bancaire ne présente pas de risque systémique pour la zone euro dans son ensemble.
L’inquiétude au sujet de l’action de la BCE est qu’une nouvelle baisse des taux d’intérêt supprimera la marge d’intérêt des banques de la zone euro et nuira à leur rentabilité. Cela est en effet susceptible de se produire, mais la BCE tiendra compte de cette boucle de rétroaction négative au moment de décider de son “policy mix”. En conséquence, la BCE prendra progressivement les mesures adéquates en cas de besoin, la BCE voulant à tout prix éviter une crise bancaire.
Alors que le marché est à juste titre préoccupé par les créances douteuses et l’exposition sur les marchés émergents en difficulté, il semble en revanche que ces risques devraient être gérables compte tenu de leur montant rapporté aux fonds propres du secteur.
Le système bancaire est bien capitalisé, tout en étant bien réglementé grâce à la surveillance de la BCE.
Le problème est que, même si individuellement les préoccupations semblent gérables, le contexte devient beaucoup plus dangereux pour les investisseurs. Le risque de pertes potentielles pour une banque provoquerait en effet une panique bancaire, soit pour ses créanciers obligataires ou ses clients, susceptible de créer un cercle vicieux pour tout le système bancaire. Cependant, dans le même temps, il est aujourd’hui possible de traiter ces cas individuels sans provoquer une crise affectant l’ensemble du secteur.
Enfin, l’économie de la zone euro sous-jacente est toujours encore en croissance. Dans un contexte de récession, il y aurait eu beaucoup plus de raison d’être préoccupé par ce mouvement de baisse sur le marché.
Le mouvement de baisse est exagéré
La capitalisation boursière de l’ensemble des banques de la zone euro est maintenant au même niveau que celui prévalant au moment de la crise financière et seulement légèrement au-dessus de celui atteint lors de la crise de la zone euro (voir tableau). Pourtant, ces deux cas précédents étaient beaucoup plus dangereux que la situation actuelle.
Dans l’ensemble, le marché surestime les préoccupations actuelles pesant sur le secteur, le mouvement de baisse semble donc exagéré.