Leur méthode est simple : prendre le contrôle des entreprises, les centrer sur leur cœur de métier, réduire leurs coûts, gérer efficacement leurs actifs, et rémunérer les managers en fonction de leur performance - s’assurant ainsi qu’ils agissent selon les intérêts de l’entreprise. Après une période de restructuration de trois à cinq ans, ils (ré)introduisent généralement l’entreprise en Bourse. Les améliorations apportées à l’entreprise durant cette période augmentent en principe sa valeur boursière, et génèrent la rémunération des fonds de private equity.
Ces fonds se comportent en propriétaires actifs. Ils fournissent non seulement des capitaux, mais également des conseils. Leur expertise leur permet de comprendre la compagnie. Leur large intérêt financier à son succès les amène à s’impliquer. Leur contrôle de l’entreprise leur en donne les moyens. Les actionnaires des compagnies cotées ne remplissent en général pas ces rôles essentiels.
Les fonds de private equity sont bien plus patients que des actionnaires peu informés à horizon de court-terme dont l’investissement est liquide. Ils entretiennent une relation proche, de moyen-long terme, avec l’entreprise et son management. Ils se soucient de la stratégie, non des résultats trimestriels.
Leur performance montre que leur approche marche. Ils génèrent une rentabilité financière souvent supérieure aux actions des compagnies cotées [1], preuve qu’ils créent de la valeur et exercent une influence bénéfique sur les entreprises qu’ils rachètent. En matière de création d’emplois, une fréquente réduction initiale des postes est souvent plus que compensée par des embauches massives dès que la restructuration porte ses fruits. Ainsi, ces dernières années au Royaume-Uni, les entreprises détenues par des fonds de private equity ont vu leurs effectifs s’accroître de 9% par an, contre 1% pour les entreprises du FTSE 100. [2]
Les fonds de private equity financent principalement des PME, souvent des entreprises qui n’ont pas accès à d’autres fonds pour leur développement, des entreprises mal gérées, ou des entreprises en difficulté proches de la faillite. Dans ce dernier cas, ils vont souvent injecter le capital requis pour les sauver, et prendre les mesures nécessaires pour les relancer. Ce qui se traduit parfois par de douloureuses restructurations accompagnées de licenciements. Mais encore une fois, ne blâmons pas le médecin qui remet le patient sur pieds après une période de transition, et sans qui ce dernier demeurerait en bien mauvaise posture.